Pourquoi le réchauffement climatique nous rend plus gros et plus "bêtes" ?

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Par Fleur Martinsse
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Le réchauffement climatique n'a pas seulement un impact sur notre planète et notre environnement, mais aussi sur nos corps et nos cerveaux. C'est le constat d'une étude australienne publiée cette semaine.

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Le réchauffement climatique n'a pas seulement un impact sur notre planète et notre environnement, mais aussi sur nos corps et nos cerveaux. C'est le constat d'une étude australienne publiée cette semaine par la Global Health Alliance Australia (GHAA).

Le groupe d'experts australiens s'est attaché aux conséquences néfastes du changement climatique sur les populations dans les région Asie - Pacifique. Le déclin des cultures, de la diversité et de la qualité des aliments provoquerait des problèmes de malnutrition, alors que la hausse des températures favoriserait l'obésité puisqu'elle réduit de fait l'activité physique globale.

Plus surprenant : les chercheurs ont constaté une réduction du QI chez les enfants de personnes ayant survécu à des catastrophes naturelles (inondations, incendies, sécheresses, cyclones,...), lesquelles sont de plus en plus fréquentes en raison du bouleversement climatique.

"Le mécanisme présumé est que les hormones de stress traversent le placenta et produisent des effets indésirables sur le développement neurocognitif du fœtus", indique le rapport.

Des facteurs multiples

Les experts australiens mettent également en cause le rôle des perturbateurs endocriniens présents dans de nombreux produits à base de combustibles fossiles, "qui modifient le contenu microbien de l'intestin". "Lorsque cela se produit chez les femmes, en particulier pendant la grossesse, cela peut modifier le développement des adipocytes [cellules stockant la graisse] durant le développement du fœtus."

Les personnes vivant en milieux ruraux seraient particulièrement touchés par les effets du réchauffement climatique et la modification des conditions météorologiques. La réduction de la productivité agricole s'accompagne en effet d'une augmentation des taux de dépression, d'anxiété, de toxicomanie et de suicide.

Les chercheurs appellent les pouvoirs publics à se mobiliser de toute urgence et prodiguent plusieurs recommandations : la reconnaissance des impacts du changement climatique sur la santé, l'introduction de programmes de formation pour les professionnels de santé et l'élaboration d'un programme de mise en oeuvre visant à réduire les impacts néfastes.

Réchauffement climatique, obésité et sous-alimentation : tout est lié

De précédentes études avaient déjà fait le rapprochement entre le changement climatique, l'obésité et la sous-alimentation.

En janvier dernier, la commission d'experts de la prestigieuse revue The Lancet dénonçait une "syndémie mondiale". D'après leur rapport, les multinationales de l'alimentaire, appelées "Big Food", devraient être encadrées comme l'ont été celles du tabac.

"Le système alimentaire est non seulement responsable des pandémies d'obésité et de dénutrition, mais génère aussi 25 à 30% des émissions de gaz à effet de serre", expliquaient les experts, pointant du doigt "l'élevage de bétail", mais aussi les transports "dominés par la voiture" qui "favorisent un mode de vie sédentaire tout en générant de 14 à 25% des émissions de gaz à effet de serre".

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