La Bosnie, mauvaise élève face à l'autisme

La Bosnie, mauvaise élève face à l'autisme
Tous droits réservés 
Par euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La Bosnie, mauvaise élève face à l'autisme, selon l'UNICEF. A Sarajevo, rencontre avec les parents démunis de Vedad, 5 ans.

PUBLICITÉ

 La Bosnie Herzégovine peine à répondre de façon adéquate aux problèmes de handicap chez les enfants, selon un rapport de l'UNICEF publié en 2018. En avril, un tribunal a ordonné à une école d’accepter un élève, le jeune Slavko Mrsevic, qui avait été expulsé pendant trois ans après son diagnostic d’autisme. 

A Sarajevo notre reporter Jack Parrow a rencontré une autre famille qui a un enfant autiste : ils se sentent rejetés par l’État.

 A 5 ans Vedad a de la chance : il a un trampoline dans sa chambre. Mais contrairement aux autres enfants de son âge, il n’ira pas à l’école en septembre, car il est autiste. Pour ses parents le système éducatif ne fournira pas le niveau de soutien dont il a besoin.

_ "Il va généralement avoir des problèmes à l'école, explique Ferid Ajanović, son père. Il est à un niveau de développement où il n'est adapté ni à une école spécialisée ni à une école ordinaire."_

 Vedad est accueilli actuellement cinq heures par jour dans le jardin d'enfants d'organisations non gouvernementales, mais à l'école primaire, l'État ne lui fournira que deux heures par jour.

La communauté scientifique estime qu'un soutien précoce aux enfants autistes est essentiel pour éviter qu'ils ne soient placés en institutions plus tard.

_ "L'autisme c’est quelque chose avec lequel vous vivez, explique sa mère Aida Ajanović, il y a des défis, mais c’est votre enfant et vous l’aimez, quoi qu’il en soit. Mais c’est le pays et le système qui vous causent tous ces casse-têtes et tous les problèmes. Comment on se sent ? Rejeté. "_

 Ces parents se sont joints à un groupe de familles d'enfants autistes pour faire pression sur le gouvernement. Mais dans ce pays multi-ethnique où le système politique est déjà un casse-tête, le gouvernement n'a pas mis en place ce dont les enfants ont besoin.

_ "Nous avons en Bosnie pas moins de quatorze ministères de l’éducation, constate le Dr Nirvarna Pistoljevic, professeur à l'Université de Columbia. Donc, si vous voulez instituer un changement majeur et un changement de philosophie, sur la manière dont nous procédons pour l'inclusion, sur notre éducation spécialisée ou la façon d'introduire des nouvelles pratiques, c'est super difficile. "_

 Nous avons contacté les autorités régionales mais, comme le ministre de l'Education vient de démissionner pour une autre question, elles n'ont pas souhaité commenté. Slavko Mrsevic, le garçon qui se bat pour sa scolarisation, a attiré l’attention de la communauté internationale sur la situation en Bosnie. Slavko vient de terminer ses études secondaires.

 Chez Vedad, la nounou et les parents savent qu'il aura tout l'amour dont il a besoin. Sa famille espère juste que l'école l'aidera autant qu'ils ne l'aident.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Plan autisme : plus d'accès à l'école

Journée mondiale de l'autisme : une bataille quotidienne

Autisme : ce que pourrait dire la génétique