Crise politique en Italie : les sénateurs privés de vacances

Crise politique en Italie : les sénateurs privés de vacances
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Par Louise Brosolo avec AFP
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C'est dans une Rome quasi déserte pour cause de vacances estivales que les sénateurs italiens ont été convoqué d'urgence. Ils doivent fixer la date du vote de la motion de censure déposée par par la Ligue de Matteo Salvini, qui pourrait bien faire tomber le gouvernement.

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C'est dans une Rome quasi déserte pour cause de vacances estivales que les sénateurs italiens ont été convoqué d'urgence. Ils doivent fixer la date du vote de la motion de censure déposée par par la Ligue de Matteo Salvini, qui pourrait bien faire tomber le gouvernement.

La correspondante d'Euronews en Italie, Giorgia Orlandi est allée à la rencontre des Romains qui eux ne sont pas en vancances.

Pour Aurelio Sda, "Les politiciens devraient travailler plus que les italiens même un 15 août. __Ils sont en charges des problèmes de tous les Italiens."

Anastasia, qui travaille dans une Gelateria romaine, trouve le gouvernement hypocrite "on l'a bien vu ces derniers jours : Matteo Salvini n'est pas du tout en train de travailler..."

Rosa, vendeuse, trouve ce retour impromptu de vacances tout à fait justifié, car après tout : "Ils font juste leur devoir parce que c'est nous, les italiens, qui les payons "

Coup de poker

Jeudi dernier, l'omniprésent ministre de l'Intérieur et patron de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, a joué un coup de poker en dynamitant son alliance gouvernementale avec le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) après seulement 14 mois de pouvoir.

Misant sur la torpeur du mois d'août et sur sa position dominante dans les sondages (36/38% des intentions de vote, 20 points de plus qu'au printemps 2018) après avoir pilonné pendant des mois son partenaire gouvernemental, il pense avoir la main et se voit déjà à la tête de son pays après des élections anticipées qu'il réclame pour octobre.

Début des tractations

Alors que le calendrier de gestion de crise doit être décidé ; c'est aussi le début des tractations en vue d'une future coalition.

Matteo Salvini entend pactiser avec ses vieux alliés de droite, Forza Italia (FI, droite) de Silvio Berlusconi et Fratelli d'Italia (Frères d'Italie, post-fasciste) de Giorgia Meloni.

Mais son plan d'attaque n'avait pas pris en compte la formation, pour lui barrer la route, d'une sorte de "front républicain" qui rassemble notamment le M5S, furieux d'avoir été trahi, et une aile du Parti démocrate (PD, centre gauche) incarnée par l'ancien chef du gouvernement Matteo Renzi (2014-2016).

Le Sénat se réunit donc mardi pour trancher entre d'un côté la position de M. Salvini qui veut voter la censure et la chute du gouvernement Conte dès mercredi et de l'autre celle de M5S qui plaide pour une simple déclaration de M. Conte le 20 août au Sénat sans démission automatique.

Tout est possible

Toutes les hypothèses restent donc vraisemblables : un gouvernement provisoire de techniciens pour adopter le budget 2020 et préparer de nouvelles élections, un gouvernement remanié, peut-être dirigé de nouveau par M. Conte et dominé par des ministres M5S avec l'appui externe du PD et d'autres formations, ou des législatives anticipées en octobre.

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