France : mobilisation contre l’arrestation d’un altermondialiste italien

Archives - Manifestants antimondialisation lors de heurts avec les forces de l'ordre pendant le G8 à Gênes, le 20 juillet 2001.
Archives - Manifestants antimondialisation lors de heurts avec les forces de l'ordre pendant le G8 à Gênes, le 20 juillet 2001. Tous droits réservés GABRIEL BOUYS / AFP
Par Vincent Coste avec AFP
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En "cavale" depuis 18 ans, Vincenzo Vecchi était sous le coup de deux mandats d'arrêt européens, car condamné à 12 ans en Italie pour "dévastation et saccage" lors du sommet du G8 à Gênes en 2001. Un collectif s'est organisé en Bretagne, où il vivait depuis 8 ans, pour prendre sa défense.

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Ses amis refusent de "le livrer à Salvini". Le 8 août dernier, un ressortissant italien qui vivait depuis huit ans dans une commune proche de Rochefort-en-Terre, dans le département de l’ouest de la France du Morbihan, a été arrêté par la brigade nationale de recherche des fugitifs (BNRF) en vertu de deux mandats d'arrêt européens. L’homme de 46 ans pourrait être remis par la justice française à l'autorité judiciaire italienne.

Vincenzo Vecchi, un peintre en bâtiment, avait été condamné à 12 ans et six mois de prison en deuxième instance en Italie en 2012 pour "dévastation et saccage" contre des biens lors du sommet du G8 à Gênes en 2001, et pour avoir participé à une manifestation anti-fasciste émaillée de violences à Milan en 2006.

L'ex-militant anticapitaliste est incarcéré depuis son arrestation à la prison de Vézin-le-Coquet près de Rennes. Vincenzo Vecchi va comparaître ce mercredi à 11h devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de la capitale de la région Bretagne.

Des membres du comité "Soutien Vincenzo", seront présents devant le tribunal, et des appels à rassemblement ont aussi été lancés par le NPA et le Parti de gauche. Le comité de soutien refuse que l'Italien devienne un "trophée de chasse" pour le ministre de l'Intérieur d'extrême-droite Mattéo Salvini.

Vincenzo Vecchi était apprécié des habitants de Rochefort-en-Terre, où il y vivait "sans aucune histoire et complètement intégré" selon le collectif qui a pris sa défense. 

Un adhérent de son comité de soutien a expliqué à France 3 Bretagne qu"après l'étonnement de découvrir le passé de Vincenzo, nous sommes aujourd'hui dans la colère et la détermination". "Le chef d'inculpation nous paraît injuste et disproportionné ! Il a pris 13 ans pour avoir été au mauvais endroit au mauvais moment, cela nous révolte" a-t-il ajouté.

La mobilisation qui était d'abord circonscrite à la seule Bretagne s'est depuis répandue dans tout l'Hexagone. Vincenzo Vecchi a également reçu du soutient dans son pays d'origine.

Aucune demande d'extradition nécessaire

L'avocat général du parquet général de Rennes, Pascal Bougy a précisé qu'aucune demande d'extradition n'est nécessaire dans la cas de M. Vecchi : "Cela se passe d'autorité à autorité judiciaire" et "l'autorité politique n'est pas appelée à intervenir".

"Le simple mandat d'arrêt peut permettre la remise de la personne", a ajouté l'avocat général, d'autant qu'il ne fait pas l'objet d'une menace particulière en Italie.

Des décisions de justice italienne "plus qu'excessives" pour l’avocate de Vincenzo Vecchi

Ces mandats d'arrêt européens sont, selon son avocate Me Catherine Glon, une "demande par l'Italie d'exécution de décisions (suite à des procès, NDLR) à Gênes et à Milan où il n'était pas présent". "Ces décisions, qui n'ont rien à voir avec le terrorisme, sont à mon sens plus qu'excessives", a estimé Me Glon.

"L'audience de (mercredi) nous amènera à solliciter de nombreux renseignements sur le contenu des décisions de justice et leur régularité", a souligné Me Glon qui défendra Vincenzo Vecchi avec Me Marie-Line Asselin.

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