Open Arms : l'équipage dénonce une situation "explosive" à bord

Open Arms : l'équipage dénonce une situation "explosive" à bord
Tous droits réservés 
Par Raphaelle Vivent avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L'équipage estime ne plus pouvoir garantir la sécurité des 134 personnes toujours à bord. L'ONG humanitaire Proactiva demande un "débarquement général".

PUBLICITÉ

Après 16 jours en mer, la situation sur le navire Open Arms est "explosive", selon les mots du commandant, Marc Reig. Le bateau est ancré à seulement quelques centaines de mètres du port italien de Lampedusa.

134 rescapés sont toujours à bord, après l'évacuation d'une dizaine de personnes dans la nuit de jeudi à vendredi pour des soins médicaux."Tout le monde est cassé psychologiquement, cette situation est devenue insoutenable", a décrit Marc Reig à la chaîne de télévision espagnole TVE. "A chaque seconde qui passe, le déclenchement de la bombe se rapproche. Ou quelqu'un coupe le fil rouge et désactive la bombe maintenant, ou alors l'Open Arms va exploser".

Nous sommes dans le besoin et nous ne pouvons plus garantir la sécurité des 134 personnes à bord.
ONG Proactiva Open Arms

"Nous sommes près de la terre ferme et les gens pourraient s'y rendre à la nage. Ils veulent se jeter dans l'eau", a souligné le capitaine.

Dans un tweet, l'ONG espagnole Proactiva évoque aussi des menaces de suicide et exige un débarquement général pour "urgence humanitaire". "Nous sommes dans le besoin et nous ne pouvons plus garantir la sécurité des 134 personnes à bord." a ajouté l'association dans un communiqué.

Les enfants autorisés à débarquer

Selon la presse italienne, le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini, a autorisé le débarquement des mineurs présents sur l'Open Arms, après une demande du président du Conseil, Giuseppe Conte.

Vendredi, Matteo Salvini estimait que l'ONG espagnole se "moquait du monde pour la énième fois". Selon lui, le navire Open Arms "a fait des pirouettes dans la Méditerranée pendant des jours avec pour unique but de ramasser autant de personnes que possible pour les amener toujours et seulement en Italie".

"Pendant tout ce temps, il aurait déjà fait trois allers-retours dans un port espagnol! Ces ONG en définitive ne livrent que des batailles politiques, sur le dos des migrants et contre notre pays", a-t-il asséné.

L'Italie exige des "actes concrets"

Six pays de l'Union Européenne se sont dits prêts jeudi à accueillir chacun une partie des migrants de l'Open Arms. "La Commission a eu des contacts intensifs au cours de la semaine écoulée et nous sommes très reconnaissants de la coopération de la France, l'Allemagne, le Luxembourg, le Portugal, la Roumanie et l'Espagne", a commenté vendredi une porte-parole de la Commission, Vanessa Rock.

En soirée, des sources proches du ministère italien de l'Intérieur exigeaient toutefois des actes concrets. "Aucun pays européen n'a fait des pas formels pour accueillir les migrants se trouvant à bord", ont-elles critiqué.

Le ministère de M. Salvini a en outre entamé des démarches pour contester de nouveau une décision d'un tribunal administratif italien d'ouvrir les eaux territoriales italiennes au navire espagnol.

Aucune proposition n'est encore tombée en revanche pour les 356 migrants secourus par l'Océan Viking. Le navire de SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (MSF) navigue toujours entre Malte et Lampedusa dans l'attente d'une solution, les deux pays lui ayant interdit l'entrée dans leurs eaux territoriales.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Open Arms : l'impasse

Des avoirs russes gelés pour acheter des armes à l'Ukraine ?

Mario Draghi, futur Président de la Commisison européenne ?