En Italie, le sort inégal des migrants

En Italie, le sort inégal des migrants
Par Giorgia OrlandiOlivier Péguy
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En Italie, la question des migrants est particulièrement d'actualité. Mais ce sujet renvoie à des réalités bien différentes, avec une forte différence entre les immigrés déjà installés, et les nouveaux venus vivant illégalement dans des camps de fortune.

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"La lutte contre les inégalités", c'est le thème du prochain sommet du G7. Pour en parler, nous nous intéressons aujourd'hui à la situation des migrants en Italie. Il y a là un fossé entre les immigrés déjà installés et ceux qui viennent d'arriver.

D'après l'ONG Médecins sans Frontières, 10 000 migrants vivent dans des "quartiers informels", des sites improvisés, des campements sauvages.

L'association Baobab s'occupe de l'accueil des migrants. Son coordinateur, Andrea Costa, nous a conduit vers un des campements qui était géré par son ONG.

En route, il nous a expliqué combien les choses avaient changé depuis l'arrivée au pouvoir de Matteo Salvini. Le décret-loi sur l'immigration, initié par le ministre de l'Intérieur, a restreint le droit de séjour des migrants et facilité les expulsions. Les campements improvisés ont été évacués.

Et Andrea Costa nous montre d'ailleurs le site qu'il gérait. « 400 personnes vivaient ici, dit-il. Maintenant c'est vide. Le site a été grillagé et verrouillé. »

Les gens qui vivent dans les rues de Rome sont en fait très variés. Il y a les sans-abris traditionnels. Il y a aussi des migrants en transit. Il y a également un grand nombre de demandeurs d'asile qui attendent que leur dossier soit traité.
Et puis on voit enfin un très grand nombre de ce qu'on appelle les 'Dublinés', ces réfugiés entrés en Europe via l'Italie et qui y sont renvoyés pour que leur demandes d'asiles y soient traitées. Leur nombre a très fortement augmenté ces derniers mois.
Andrea Costa
Coordinateur, ONG "Baobab"

La plupart des migrants qui arrivent à Rome passent par la gare routière de Tiburtina. Ensuite, ils fondent dans la nature pour ne pas se faire attrapés par la police.

Le passeport européen des qualifications pour les réfugiés

« Pour certains, la bouée de sauvetage, c'est l'éducation, commente notre correspondante en Italie, Giorgia Orlandi. L'université de Sassari, en Sardaigne, est la première du pays à avoir expérimenté le passeport européen des qualifications pour les réfugiés. C'est un système mis en place pour reconnaître les antécédents scolaires des réfugiés afin de leur permettre de poursuivre leurs études en Italie. »

Bakary Coulibaly est un réfugié installé à Sassari. Il vient de finir ses études en urbanisme. Pour y parvenir, il a bénéficié d'une allocation versée par le ministère de l'Intérieur aux réfugiés bénéficiant d'une protection internationale.

Mais comme il l'explique, son histoire fait figure d'exception. « Pour moi, dit-il, l'intégration, ce n'est pas seulement une affaire d'institutions ou une question administrative. C'est avant tout une question de personnes. Cela passe par un réseau de gens qui vous écoutent, qui veulent savoir vos besoins et qui vous aident à trouver ce que vous voulez faire dans la vie. »

Les chiffres du ministère de l'Intérieur

Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur, près de 8700 migrants sont arrivés sur les côtes italiennes au cours des 12 derniers mois. Un chiffre en recul de 80% par rapport à la période précédente.

Toujours d'après le ministère de l'Intérieur, plus de 105 000 migrants se trouvent fin juillet en Italie.

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