Le camp de Moria débordé par les nouvelles arrivées de migrants

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Tous droits réservés REUTERS/Giorgos Moutafis
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Par euronews avec AFP
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Le champ d'oliviers jouxtant le camp de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, s'est rempli de tentes de fortune et de cabanes en bois et carton, avec l'arrivée soudaine de centaines de migrants.

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Le champ d'oliviers jouxtant le camp de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, s'est rempli de tentes de fortune et de cabanes en bois et carton, avec l'arrivée soudaine de centaines de migrants.

Jeudi soir, seulement, treize bateaux sont arrivés à Lesbos avec environ 540 personnes à leur bord dont 240 enfants, ont indiqué les autorités et les ONG locales.

Le "hotspot" de Moria, centre d'enregistrement et d'identification des réfugiés, est à nouveau surpeuplé, quatre ans après la crise de l'accueil des réfugiés de 2015 : conçu pour 3000 personnes, il en accueille désormais presque 11 000 selon l'ONG Médecins sans frontières (MSF).

Les arrivées de bateaux chargés d'exilés, qui se sont accélérées ces dernières semaines, ont pris par surprise les autorités grecques qui n'étaient pas préparées à accueillir autant de réfugiés.

"Le mois de juillet 2019 était le mois comptant le nombre le plus élevé d'arrivées depuis mars 2016 et, depuis lors, nous avons dépassé de beaucoup ce chiffre avec plus de 3000 arrivées rien qu'au mois d'août", explique Astrid Castelein, chef de la délégation du Haut commissariat aux Réfugiés de l'ONU sur l'île.

"Il est évident que le nombre des arrivées n'est pas aussi élevé qu'en 2015. Cependant, vu que le centre de Moria héberge déjà 10 000 personnes, près de quatre fois la capacité standard évaluée par le UNHCR, et que le nombre des départs de l'île est très bas, la situation requiert des actions urgentes", poursuit Astrid Castelein.

Elle souhaiterait que le gouvernement grec accélère le transfert des personnes les plus vulnérables et notamment des enfants vers des hébergements plus adaptés.

Vendredi, le gouvernement grec a annoncé qu'un millier de personnes du camp de Moria devaient être prochainement transférées dans des camps du Nord de la Grèce.

Le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias a aussi convoqué vendredi l'ambassadeur turc en Grèce pour lui exprimer "son fort mécontentement" et lui rappeler les obligations d'Ankara en vertu de la déclaration UE-Turquie de mars 2016, selon une source diplomatique.

En mars 2016, pour faire cesser l’arrivée quotidienne de milliers de migrants sur des îles grecques de la mer Egée, Ankara et les 28 Etats européens avaient [signé un accord controversé qui prévoyait le renvoi systématique de tous les migrants vers la Turquie en contrepartie d’un soutien financier de la part de l’Union européenne.](Quel est le bilan du pacte migratoire UE-Turquie au bout d’un an ?)

Seuls deux médecins travaillent dans le camp de Moria

"Nous voyons des enfants qui sont partout dans la terre et la boue, des cancéreux qui ne sont pas pris en charge, des femmes qui ne peuvent même pas se mettre à l'ombre pour allaiter leur bébé", assure Paraskevas Moschou, le cordinateur de l'agence de la santé publique grecque sur place.

Selon lui, 6000 personnes sont dans l'attente d'être examinées par les médecins, une obligation pour détecter les personnes les plus vulnérables qui peuvent être transférées sur le continent grec.

"Nous n'avons de place nulle part pour les accueillir et les enregistrer", estime aussi le représentant des employés du centre de Moria, Vassilis Davas.

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