La Chine saisit l'OMC après l'imposition de nouveaux droits de douane par Washington

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Par Euronews avec AFP
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La Chine dépose une plainte auprès de l'OMC après l'imposition de nouveaux droits de douane par Washington.

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Face à la surenchère de Donald Trump, la Chine en appelle à un tiers: elle a annoncé lundi le dépôt d'une plainte à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), au lendemain de l'entrée en vigueur de nouveaux droits de douane américains sur des produits chinois.

Ce n'est pas la première fois que Pékin saisit cette instance multilatérale à ce sujet, mais cette nouvelle plainte prend un relief particulier compte tenu de l'escalade en cours.

"Ces taxes américaines enfreignent gravement le consensus auquel étaient parvenus les chefs d'Etat de nos deux pays à Osaka" (Japon) fin juin pendant le sommet du G20, marqué par l'annonce d'une trêve dans la guerre commerciale bilatérale, a indiqué le ministère chinois du Commerce.

"La Chine est très mécontente et résolument opposée à cela. Conformément aux règles de l'OMC, elle protégera fermement ses droits et intérêts légitimes", a-t-il souligné dans un court communiqué publié sur son site internet.

Le ministère a précisé que la plainte a été déposée dans le cadre de l'Organe de règlement des différends (ORD) de l'OMC -- souvent surnommé la Cour suprême du commerce mondial.

Les nouveaux droits de douane additionnels de 15% décidés par l'administration américaine portent sur une partie des 300 milliards de dollars de biens importés de Chine qui avaient été jusqu'alors épargnés par le président Donald Trump.

Ils visent un large éventail de produits, notamment alimentaires (ketchup, viandes de boeuf découpées, saucisses de porc, fruits, légumes, lait, fromages, épices, glaces) et montre la détermination du président américain à arracher à Pékin un accord commercial.

- La trêve terminée -

Donald Trump, en campagne pour un second mandat, est ainsi resté sourd aux nombreuses mises en garde quant aux potentielles répercussions négatives sur l'économie et les marchés mondiaux.

Ceux-ci sont déjà très ébranlés par le bras de fer Pékin-Washington, entamé l'an passé et qui s'est traduit par l'imposition réciproque de droits de douane punitifs sur des centaines de milliards de dollars d'échanges annuels.

Au sommet d'Osaka, Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping étaient pourtant convenus de relancer les négociations commerciales.

Mais la trêve a fait long feu. Le 1er août, le locataire de la Maison blanche a annoncé des droits de douane supplémentaires de 10% sur une partie des 300 milliards de dollars d'importations chinoises jusque-là épargnées, à compter du 1er septembre.

Le 23 août, Pékin a annoncé des représailles tarifaires portant sur 75 milliards de dollars de produits américains et sur les voitures - poussant l'administration américaine à porter à 15% les droits de douane supplémentaires annoncés le 1er août.

- Une plainte efficace? -

Dans ce contexte, que va changer la plainte déposée par la Chine à l'OMC contre les Etats-Unis? Dans l'immédiat, peut-être pas grand-chose.

Déjà, des recours existent. Mais, surtout, l'administration Trump conteste la légitimité de l'OMC, qu'il accuse d'accorder un traitement de faveur aux pays en voie de développement, au premier rang desquels la Chine.

Fin juillet, le locataire de la Maison blanche lui a donné trois mois pour se réformer, faute de quoi les Etats-Unis quitteront l'organisation.

Dans ce contexte, l'administration Trump empêche depuis plusieurs mois la nomination de nouveaux juges à l'ORD, au risque de paralyser cette instance à partir du 11 décembre, quand plusieurs mandats arriveront à échéance.

Le président Trump reproche à l'ORD d'outrepasser ses pouvoirs et estime qu'aucun tribunal étranger ne peut supplanter la justice américaine.

Donald Trump avait suscité l'espoir d'un apaisement des tensions fin août au sommet du G7 à Biarritz lorsqu'il avait annoncé que la Chine était prête à revenir à la table des négociations commerciales, après des échanges téléphoniques entre son équipe et des responsables chinois.

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Mais un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères chinois avait ensuite déclaré n'être pas au courant de tels contacts, replongeant les marchés mondiaux dans le doute.

-Avec AFP-

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