Plus de 100 femmes meurent chaque année en France sous les coups de leur conjoint

Rassemblement au pied de la tour Eiffel, à l'initiative de l'association "Nous Toutes", pour dénoncer le 100e cas de féminicide en France en 2019. Paris, le 01/09/2019
Rassemblement au pied de la tour Eiffel, à l'initiative de l'association "Nous Toutes", pour dénoncer le 100e cas de féminicide en France en 2019. Paris, le 01/09/2019 Tous droits réservés Zakaria ABDELKAFI / AFP
Par Vincent Coste
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Face à cette triste réalité, le gouvernement français va tenter de trouver des solutions pour réduire le nombre de cas à occasion du" Grenelle des violences conjugales" organisé ce mardi.

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Une femme est morte le 2 septembre en France après avoir été violemment frappée par son mari. La victime, âgée de 92 ans, est le 101e féminicide conjugal de 2019 dans l’Hexagone. Depuis quelques années, ce chiffre ne baisse pas, il se maintient au-delà des 100 victimes par an.

Le terme de féminicide, s'il n'a pas de réalité dans le code pénal français, caractérise l'homicide d'une femme, d'une jeune fille ou d'une enfant en raison de son sexe, selon le vocabulaire officiel du droit et des sciences humaines.

En 2018, les femmes ont été les premières victimes au sein des couples français. Sur les 149 personnes mortes sous les coups de leur compagnon (ou ex), 121 étaient de sexe féminin contre 28 de sexe masculin, selon le ministère français de l'Intérieur. Cette étude établie par la Délégation aux victimes des directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale indique également que 21 enfants sont décédés, victimes de violence au sein de la sphère parentale.

Cette étude met en évidence que la grande majorité des faits commis en 2018 relève d'un meurtre commis avec une arme. Les principaux mobiles mis en exergue sont une dispute ou la non acceptation de la séparation. Enfin, dans la majorité des cas (83,2%), ces homicides ont été commis au domicile du couple, de la victime ou de l’auteur.

En 2017, la France était l'un des pays européens où le nombre de féminicides était le plus important, selon Eurostat, l'institut européen de statistiques (les données ne sont toutefois pas disponibles pour tous les pays). Avec 109 cas au sein de couples officiels répertoriés, l'Hexagone arrive en seconde positon derrière l’Allemagne (153) et devant le Royaume-Uni (75). Mais lorsque l'on reporte le nombre de féminicides par centaine de milliers d'habitants, ce ratio est le plus élevé en Finlande (0,61), suivie de la Hongrie (0,53) et de la Roumanie (0,52).

Au niveau mondial, l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) avait estimé, dans un rapport publié en 2017, que 43 600 femmes ou jeunes filles avait été tuées en 2012 par leur conjoint ou un membre de leur famille. Un chiffre que l'organisation internationale a comparé aux 11 113 victimes de terrorisme cette année-là.

Un "Grenelle des violences conjugales" pour tenter de juguler ce fléau

Alors que la 101e victime d'un féminicide présumé a été enregistrée, s'ouvre ce mardi 3 septembre à Matignon un "Grenelle des violences conjugales". Si cette initiative portée par Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat française chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, est très attendue par certaines associations engagées dans la lutte contre les violences faites aux femmes, elle est aussi sévèrement critiquée par des militantes féministes non-conviées à ce rendez-vous. Ces dernières dénoncent une simple opération de communication du gouvernement.

En outre, des associations ont réclamé ce lundi la mise en place d'un plan Marshallpour lutter contre les féminicides, doté de 500 millions d'euros "au moins", voire un milliard d'euros.

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