Les 21 rebelles conservateurs du Brexit que Boris Johnson a dans le nez

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Par Joël Chatreau
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Ils sont 21 députés britanniques, 21 "mercenaires" en quelque sorte qui sont partis en guerre contre leur propre chef, Boris Johnson. Ce dernier les a fait durement payer en les éjectant du Parti conservateur, mais ces élus expérimentés n'ont pas dit leur dernier mot.

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Ils ont désobéi, ils sont punis ! Boris Johnson a agi comme un maître d'école mais la classe (politique) à laquelle il s'en est pris ce mercredi est loin d'être composée de débutants. Les 21 députés que le Premier ministre britannique a exclu brutalement du Parti conservateurqu'il dirige sont en bonne partie des poids lourds de la politique, des élus très expérimentés. Ils pourraient bien lui faire regretter amèrement cet acte sans précédent outre-Manche, qui ne fait qu'alimenter le psychodrame lié au Brexit dans le pays.

Lee, l'homme qui donna le premier coup

Le vénérable parti des Tories, qui a presque 200 ans, en a pourtant connu, des luttes fratricides sur la place du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, mais là, le chef du gouvernement a poussé le bouchon un peu loin. Les députés rebelles sont en fait plutôt modérés et ils estiment que depuis l'entrée de "BoJo" au 10 Downing Street fin juillet, le gouvernement s'est rapidement radicalisé et les partisans d'un Brexit "dur", autrement dit sans accord avec l'exécutif de Bruxelles, ont pris le dessus.

Allant au bout de leurs convictions, les frondeurs conservateurs ont fini par se rallier à l'opposition au Parlement afin de voter contre le projet de sortir de l'UE à tout prix dès le 31 octobre prochain. **Le député Phillip Lee (sur la photo en tête de cet article)**a franchi le pas le premier mardi en assurant le spectacle : il a coupé la travée centrale qui sépare le gouvernement de l'opposition dans l'enceinte de la Chambre des Communes pour aller s'asseoir à côté des parlementaires europhiles du Parti libéral-démocrate. En quelques secondes, Boris Johnson a perdu sa majorité absolue.

Churchill a dû se retourner dans sa tombe

Vingt-et-un autres ont suivi son élan, plus discrètement, mais provoquant la même fureur du chef des Tories. La purge a été impitoyable...  Parmi les personnalités exclues figurent Philip Hammond, encore chancelier de l'Echiquier il y a peu - l'équivalent du ministre de l'Economie en France -, David Gauke, ancien ministre de la Justice, Caroline Nokes, ministre de l'Immigration dans le gouvernement de Theresa May - d'autres ex-ministres de May sont sur la "liste noire" -, Kenneth Clarke (photo ci-dessous),un vétéran de la Chambre des Communes, ancien ministre de Margaret Thatcher...

La cerise sur le pudding n'est autre que le petit fils de Winston Churchill. Il s'appelle Nicholas Soames, et quitte à ce que le célébrissime Premier ministre, qui mena la Grande-Bretagne à la victoire contre le régime nazi, se retourne dans sa tombe, "BoJo" l'a proprement viré du Parti conservateur. Le Premier ministre britannique n'en est pas à une contradiction près, puisqu'il ne ratait jamais une occasion de dire toute son admiration pour Churchill. C'était avant...

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