Brexit : la ministre du Travail Amber Rudd démissionne, les conservateurs divisés

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Par Guillaume Petit
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Lundi, le premier ministre Boris Johnson va tenter une nouvelle fois de faire voter au Parlement la tenue d'élections anticipées. Un succès très loin d'être garanti.

Les conservateurs britanniques se divisent encore un peu plus autour de la stratégie de Boris Johnson pour faire sortir le pays de l'Union européenne, coûte que coûte, le 31 octobre.

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La ministre du Travail conservatrice Amber Rudd a démissionné samedi pour montrer son désaccord après l'exclusion par le Premier ministre de 21 conservateurs modérés, qui ont voté cette semaine avec l'opposition un texte pour éviter un Brexit sans accord. 

Elle décrit, dans une lettre publiée sur Twitter, l'exclusion de ces "rebelles" comme "un assaut à la décence et à la démocratie".

Amber Rudd avait voté pour rester dans l'Union européenne lors du référendum de juin 2016 et estime que l"objectif principal" du gouvernement n'est plus d'obtenir un accord de sortie avec l'Union européenne.

"J'avais rejoint votre gouvernement en toute bonne foi : accepter le No Deal devait être sur la table, car c'était le moyen par lequel nous aurions les meilleures chances de parvenir à un nouvel accord pour sortir (de l'UE) le 31 octobre", écrit-elle. "Cependant, je ne crois plus que partir avec un accord soit l'objectif principal du gouvernement."

"Ridicule et honteux"

Parmi les députés conservateurs exclus, figure Dominic Grieve, qui déclare : "Je suis choqué qu'un Premier ministre, un Premier ministre qui se dit conservateur, se comporte de la sorte. Nous sommes un parti qui défend la primauté du droit, de notre constitution, mais il a été dans un processus de saccage et maintenant, il dit qu'il enfreindrait la loi. C’est juste ridicule, c’est honteux. "

Nigel Evans, député conservateur britannique, préfère lui porter son attention sur le soutien dont bénéficierait le premier ministre "en dehors de la bulle de Westminster" : "Une fois que vous sortez de la bulle de Westminster et de Londres, c’est incroyable le soutien que je vois pour Boris et pour son approche. Tout ce qu’il fait, c’est essayer de respecter le promesse que les politiciens ont faite à la population il y a à peine trois ans".

Nouvelle journée décisive lundi

Eux, en revanche, ne le soutenaient pas. Plusieurs centaines de personnes sont descendues dans les rues de Londres pour montrer leur rejet du Brexit et du gouvernement de Boris Johnson. 

Lundi, le premier ministre va tenter une nouvelle fois de faire voter au Parlement la tenue d'élections anticipées, un succès loin d'être garanti car il faut obtenir les deux tiers des voix. Or l'opposition, qui inclue notamment les travaillistes, mais aussi le parti nationaliste écossais, et le parti nationaliste gallois, ont assuré qu'ils voteraient contre.

Jeudi, c'est le propre frère de Boris Johnson, Jo, qui avait claqué la porte du gouvernement, expliquant placer l'intérêt national avant la "loyauté familiale". Avec cette nouvelle démission, Boris Johnson s'englue dans une crise politique dont il semble difficile de voir la fin.

Les députés ont adopté mercredi un texte qui le contraint à repousser de trois mois la date du Brexit, s'il ne trouve pas un accord de divorce avec l'Union européenne d'ici le 19 octobre. Les Lords ont également voté en faveur du texte vendredi. 

Celui-ci doit désormais recevoir l'accord de la reine Elizabeth II, dès lundi, pour devenir loi.

- avec agences

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