France-Russie : "Nos divisions nuisent à nos intérêts réciproques"

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Par Olivier Peguy
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En visite à Moscou, le chef de la diplomatie française a appelé à tourner la page de la "défiance stérile" avec la Russie.

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Deux ministres français, ceux des Affaires étrangères (Jean-Yves Le Drian) et de la Défense (Florence Parly), étaient ce lundi à Moscou, pour une rencontre avec leurs homologues (respectivement Sergueï Lavrov et Sergueï Choïgou), dans ce que les diplomates appellent le Format "2+2".

Il faut remonter à 2012 pour retrouver trace d'une rencontre similaire. Depuis, il y a eu la guerre dans l'est de l'Ukraine, l'annexion de la Crimée et l'instauration de sanctions européennes contre Moscou.

Aujourd'hui, le ton est plus conciliant, en témoigne celui utilisé par le chef de la diplomatie française.

"Le moment est propice pour travailler à réduire la défiance entre la Russie et l'Europe qui devraient être des partenaires sur le plan stratégique et économique", a expliqué Jean-Yves le Drian lors d'une conférence de presse organisée à l'issue de la rencontre.

"Nous avons connu ces dernières années de grandes difficultés avec la Russie", a-t-il poursuivi, citant entre autres l'Ukraine ou encore la Syrie. Mais "notre conviction est que si nous ne parvenons pas à construire quelque chose d'utile avec la Russie, nous resterons dans une tension et une défiance stérile avec des conflits gelés en Europe qui causent chaque année des centaines de morts, avec des risques d'escalade militaire incontrôlée".

Ce n'est pas encore l'échéance de lever les sanctions. Bien sûr, aucun rapprochement durable entre la Russie et l'Europe ne pourra avoir lieu sans des progrès sur le dossier ukrainien. Nous estimons que le contexte y est aujourd'hui favorable, peut-être plus qu'il ne l'a jamais été en 3 ans. Nous avons constaté ces dernières semaines, des avancées significatives.
Jean-Yves le Drian
Ministre français des Affaires étrangères

Concernant l'Ukraine, un sommet de paix pourrait se tenir dans les prochaines semaines à Paris, un sommet au format "Normandie", à savoir avec la chancelière allemande et les présidents français, russe et ukrainien.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a émis l'espoir que les "relations russo-ukrainiennes (allaient) se normaliser". Cela dit, a-t-il ajouté , "la situation sécuritaire dans la zone euro-atlantique n'est pas satisfaisante. Cela provient du comportement destructeur d'un certain nombre d'Etats occidentaux, au premier rang desquels les Etats-Unis, qui s'emploient à vouloir confiner la Russie".

Poutine à Brégançon

Le président français multiplie les gestes d'ouverture à l'égard de la Russie, depuis plusieurs semaines. En témoigne la réception de Vladimir Poutine au Fort de Brégançon, au cœur de l'été. Un changement de stratégie, qu'explique le chef de la diplomatie française, avec cette formule : "nos divisions nuisent à nos intérêts réciproques".

- avec agences -

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