"Moi Dominique, mère d'un djihadiste, mort en Syrie"

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Reportage : "Moi Dominique, mère d'un djihadiste, mort en Syrie". Cette femme se bat pour les familles broyées par le terrorisme de Daesh

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Il ne reste de lui que quelques dessins et de vieilles photos jaunies.

Dominique a perdu son fils en Syrie. C'était en 2013.

Nicolas avait 20 ans.

Radicalisé, il a fait partie des quelque 5 000 Européens à rejoindre les rangs des Djihadistes de Daesh.

Puis il s'est fait tué. Comme son demi frère, quelques mois plus tard. Pour justifier son départ, Nicolas avait dit à sa mère qu'il partait en vacances.

Dominique Bons, mère d'un djihadiste français: "Je lui ai dit c'est super que vous partiez en Thaïlande, vous allez voir d'autres choses, d'autres coutumes, en fait c'était un prétexte et le départ s'est fait pour la Syrie."

Seule face au deuil, aux remords et à la vindicte, la mère de Nicolas décide alors de monter une association en France (cf Association Syrien ne bouge, agissons).

Pour rester informée, pour rompre sa solitude avec d'autres familles de djihadistes. Pour alerter aussi les autorités sur le sort de ces familles à jamais brisées. Alors Dominique a écrit à une kyrielle de ministres et aussi au président Macron.

Autant de SOS resté sans réponse.

Depuis elle se bat comme elle le peut pour aider d'autres parents en détresse.

Et Dominique s'inquiète : "Je connais des mamans qui me disent : 'ma fille a 18 ans, c'est plus ma fille, je ne la reconnais plus ' . Or on est en 2019, donc ça continue et qu'est-ce qu'on fait pour ça ?"

Dominique essaye aussi d'aider d'autres familles à faire revenir en France ces enfants dont les parents djihadistes ont été tués en Syrie

"Il faudrait peut-être essayer d'y réfléchir un peu plus rapidement", insiste Dominique Bons, "parce que plus le temps passe, plus les enfants grandissent et plus ils vivent des choses atroces. Maintenant c'est la famine, la maladie, tout ce que vous voulez. Avant c'était la guerre, les bombes, les exactions. ce sont des traumatismes de guerre et là c'est encore pire parce que quand ils vont grandir, ils vont avoir la haine de tout le monde que ce soit de leur pays d'origine comme du pays dans lequel ils se trouvent. Donc eux, ça va être des tueurs en série".

Un reportage d'Annelise Borges

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