Les pays européens ont-ils atteint leurs objectifs sur le changement climatique ?

Les pays européens ont-ils atteint leurs objectifs sur le changement climatique ?
Tous droits réservés REUTERS/Henry Nicholls
Par Orlando CrowcroftMarie Jamet
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Il y a les discours prononcés à la tribune des Nations unis et il y a les actes qui engagent les Etats sur le respect ou non du volet climatique de l'Agenda 2030 de l'ONU. Les Etats membres de l'Union européenne sont-ils en bonne voie d'atteindre leurs objectifs en la matière ?

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Loin des beaux discours tenus à la tribune des Nations unies dans le cadre de la semaine sur le climat, comment les pays européens s’en sortent-ils dans la lutte contre le changement climatique ?

Euronews a observé une sélection d’indicateurs clés pour apporter un début de réponse : 

  • taux d’émissions de gaz à effet de serre par habitant,
  • part des énergies renouvelables dans les transports,
  • progrès dans la réduction du CO2 émis par les voitures neuves ;

En 2015, les pays membres des Nations unies ont adopté l’Agenda 2030 qui imposait des objectifs dans différents domaines, notamment la protection de l’environnement. Quatre ans ont passé depuis la signature de ces objectifs de développement durable (ODD), de quoi se retourner pour voir le chemin parcouru.

Gaz à effets de serre

Le premier objectif de l’ODD13 est intitulé ‘Lutte contre les changements climatiques’. Il comprend la réduction des gaz à effet de serre (GES) par habitant de 40% par rapport aux niveaux de 1990.

En 2017, l’Union européenne avait déjà réduit ses émissions de GES de 21%, soit la moitié de l’objectif fixé. Il reste à l’UE de réduire d'encore 20%, mais sur 10 ans et non 30 ans.

Les cinq pays qui devront fournir le plus d’efforts relativement à leur population sont : 

  • le Luxembourg, 
  • l’Estonie, 
  • l’Irlande, 
  • la République tchèque,
  • les Pays-Bas ;

Les énergies renouvelables

Le second objectif de l’ODD13 est de développer les énergies renouvelables, notamment la part  utilisée par les voitures.

Les Etats membres de l'UE étaient tombés d’accord sur un objectif de 10% d’énergies renouvelables dans le transport d’ici 2020, en incluant les biocarburants, l’hydrogène, le biométhane et l’électricité verte. La moyenne de l’Union en 2017 est de 7,4%.

Certains pays ont largement dépassé les 10% ; la Suède est en tête avec une part de près de 39%. D’autres sont à la peine : La Croatie et l’Estonie piétinent à moins de 2%. Les deux grands producteurs automobiles que sont l’Allemagne et le Royaume-Uni ne brillent pas particulièrement avec respectivement 7% et 5% de véhicules roulant aux énergies renouvelables.

Tous secteurs confondus, la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne est de 17,5% pour un objectif de 20% en 2020.

Emissions de CO2 des voitures neuves

Le dernier objectif que nous avons choisi d'observer est la réduction des émissions de CO2 des voitures neuves. Cette donnée est centrale pour les pays où le secteur automobile est puissant, tels que l’Allemagne, le Royaume-Uni ou la France.

En 2009, l’Union européenne avait établi un premier objectif de 130 grammes de CO2 au kilomètre d’ici 2015. Objectif atteint dès 2013.

Depuis 2010, les émissions moyennes ont baissé de 20 g CO2/km, soit une baisse de 14% environ. En 2017, la moyenne européenne était de 118,5 g CO2/km.

En 2019, l’UE a fixé une nouvelle limite d’émissions pour toutes les voitures neuves à 95 g CO2/km.

Reste à savoir si les constructeurs automobiles vont réellement faire l’effort de retravailler leurs moteurs. En effet, il a été prouvé que plusieurs constructeurs avaient truqué les résultats des tests visant à établir les taux d’émissions. Ce scandale international, surnommé le Dieselgate, a déjà coûté des millions d’euros à Volkswagen, principal accusé parmi plusieurs grands noms du secteur.

Les Etats membres doivent-ils se contenter des résultats affichés ?

Les mouvements issus de la société civile à travers le monde réclament, pour leur part, des objectifs plus ambitieux. Symbole des militants écologistes porté à la lumière médiatique, Greta Thunberg a ainsi déclaré le 17 septembre dernier à Washington DC que “les changements et les politiques nécessaires pour affronter cette crise n'existent tout simplement pas".

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