La souffrance des réfugiés de Moria en Grèce

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Par Apostolos Staikos avec AFP
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Depuis la multiplication des arrivées ces dernières semaines sur les îles égéennes depuis la Turquie, le camp de Moria suffoque avec près de 13 000 migrants pour une capacité de 3000.

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"Des souffrances interminables". C'est le message brandi par des femmes qui ont manifesté devant le camp de migrants de Moria, sur l'île grecque de Lesbos, au lendemain de la mort d'une réfugiée dans un incendie à l'intérieur du camp.

Elles exigent que toute la lumière soit faite sur ce drame. "Nous manifestons pour notre amie qui est morte. Nous voulons la justice, nous ne voulons pas avoir à pleurer d'autres vies innocentes. A Moria, les femmes ont peur. Nous ne pouvons pas quitter nos tentes quand il fait nuit. On ne peut pas aller aux toilettes", témoigne Fatema Ebraimi, réfugiée afghane.

Mêmes revendications pour Soghra Bayat, elle aussi réfugiée originaire d'Afghanistan : "Les femmes crient pour réclamer sécurité et dignité. Nous savons que dimanche, à cause de l'incendie, plusieurs personnes sont mortes et pas juste une femme. Mais les autorités mentent."

Les autorités ont confirmé la mort d'une réfugiée dans l'incendie du camp de Moria qui, selon des migrants, serait parti d'un petit commerce ambulant. Mais selon les médias grecs, l'enfant de la victime, un nouveau-né, pourrait également avoir péri dans les flammes.

Depuis la multiplication des arrivées ces dernières semaines sur les îles égéennes depuis la Turquie, le camp de Moria suffoque avec près de 13 000 migrants pour une capacité de 3 000.

"Une telle tragédie peut arriver à tout moment" dans ce camp qui accueille des milliers de migrants "de cultures différentes", a déploré Kostas Mountzouris, le préfet du nord de la mer Egée, dont fait partie Lesbos, sur le site Newsbomb. "La situation ressemble à une poudrière et peut exploser à tout moment. Je crains pour la sécurité de notre peuple, des habitants de Lesbos. Pour que la situation change, de nombreux réfugiés doivent être transférés sur le continent et il faut empêcher les nouvelles arrivées de personnes en provenance de Turquie. Sinon, nous sommes condamnés", a-t-il indiqué à euronews.

"La situation est très tragique", a renchéri auprès de l'AFP Boris Cheshirkov, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) en Grèce, jugeant "extrêmement urgent" d'"accélérer les transferts vers le continent".

"Système défaillant"

Selon Mina Andreeva, porte-parole de la Commission européenne, "l'augmentation du nombre d'arrivées en Grèce ces dernières semaines a mis à rude épreuve un système déjà défaillant". Le pays compte 70 000 migrants et réfugiés sur son territoire, selon le gouvernement.

En trois mois, près de 10 000 personnes sont arrivées à Lesbos, a déclaré le ministre adjoint à la protection civile Lefteris Oikonomou.

D'après le HCR, du 2 au 15 septembre, 2 510 réfugiés ont été transférés des îles égéennes vers le continent grec.

Mais, selon l'ONG Oxfam, il y a toujours plus de 26 000 migrants dans les cinq "hotspots" des îles grecques, prévus pour accueillir 6 300 personnes.

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