Glacier de Planpincieux : le compte à rebours

Glacier de Planpincieux : le compte à rebours
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Par Audrey Tilve
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Une portion du glacier menace de s'effondrer et fait l'objet d'une surveillance étroite. Reportage

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Au pied du glacier de Planpincieux, sur le versant italien du massif du Mont-Blanc, une question est sur toutes les lèves : quand la portion de 250 000 mètres cubes qui menace de s'ecrouler cédera-t-elle ?

Il suffirait de 80 secondes pour que l'équivalent de 100 piscines olympiques d'eau glacée se déverse dans la vallée. D'après les autorités, la célèbre station voisine de Courmayeur n'est pas menacée car elle se trouve suffisamment loin du glacier.

Accompagnés de Daniele Giordan, nous sommes allés voir de plus près ce qu'il en est. Depuis des années, ce scientifique suit l'évolution du glacier et ces derniers mois, le glissement d'une portion du colosse de glace s'est accéléré comme jamais. Une profonde crevasse accentue le glissement, tout comme les températures élevées des derniers mois.

Le plus haut sommet d'Europe n'est donc pas épargné par le réchauffement climatique, un phénomène dont Daniele Giordan prend la mesure au quotidien.

« Nous sommes face à la dernière partie du glacier de Planpincieux, explique le scientifique du CNR Irpi. Et face à nous se trouve la zone la plus instable que nous surveillons étroitement. »

Un laboratoire pour surveiller le glacier au quotidien

Le chercheur et son équipe ont mis sur pied un laboratoire fonctionnant à l'énergie solaire, qui collecte des milliers d'images chaque jour.

La station utilise un système de surveillance photo qui nécessite un ciel dégagé pour obtenir des images comparatives. Un radar a aussi été installé au bas de la vallée. La combinaison des deux systèmes renseigne les chercheurs sur les changement subis par le glacier et le lien qui peut être établi avec le changement climatique.

« Nous avons choisi cet emplacement parce que c'est le meilleur emplacement pour obtenir une séquence d'images, et en analysant cette séquence d'images, on peut mesurer les déplacements, en particulier la composante verticale des déplacements du glacier, détaille Daniele Giordan. L'augmentation de la température, en particulier durant l'été, a un impact conséquent sur ce glacier tempéré. Il y a une forte connexion entre la température élevée, la fonte de la glace, le volume d'eau à l'intérieur du glacier et l'activité du glacier. »

Avec la baisse des températures, il est possible que le glacier se stabilise. Mais à long terme, les prévisions du GIEC laissent peu de place au doute. Certains impacts dévastateurs sont d'ores et déjà irréversibles, assure le groupe d'experts de l'ONU, qui prévient : faute d'action, la hausse de la température pourrait atteindre les 7 degrés en 2100.

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