Législatives au Kosovo : l'ex-province serbe toujours en quête de stabilité et reconnaissance

Législatives au Kosovo : l'ex-province serbe toujours en quête de stabilité et reconnaissance
Par Julien Pavy avec AFP
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Aucune des quatre précédentes législatures n'est parvenue à aller au bout de son mandat de quatre ans. Dans un paysage politique morcelé, aucun parti ne devrait remporter ce dimanche la majorité absolue des 120 sièges.

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Les Kosovars retournent aux urnes ce dimanche pour des élections législatives anticipées consécutives à la démission cet été du Premier ministre Ramush Haradinaj, emporté par des soupçons de "crimes de guerre" lors du conflit du Kosovo.

La fin du règne des "commandants" ?

Il incarne cette classe politique, celle des "anciens commandants", au pouvoir depuis l'indépendance, mais discréditée aujourd'hui alors que le chômage et la corruption font rage.

Kadri Veseli, le candidat du parti au pouvoir - le Parti démocratique du Kosovo (PDK) - promet de tourner la page du passé : "Ensemble, nous allons construire un Kosovo sans corruption, sans népotisme avec une égalité des chances pour l'emploi, avec une économie forte et une jeunesse merveilleuse."

Le Kosovo, un pays multiethnique, où la majorité albanaise côtoie les minorités serbe, bosniaque ou turque, représentant un sixième des sièges au Parlement.

Ce scrutin pourrait porter au pouvoir des partis d'opposition : la gauche nationaliste et la LDK, la Ligue démocratique du Kosovo, parti de centre-droit dirigé par Vjosa Osmani. Elle fixe le cap : l'intégration internationale du Kosovo à l'Union européenne et l'Otan : "Votez pour le parti LDK, votez pour nos incroyables candidats, car pendant 30 ans, notre parti politique a œuvré pour l'intégration du Kosovo dans les institutions européennes et atlantiques."

L'adhésion à l'UE encore lointaine

L'adhésion à l'Union européenne, un rêve encore lointain, alors que cinq États membres de l'UE, dont l'Espagne et la Grèce, refusent toujours de reconnaître la souveraineté de l'ex-province serbe, plus de dix ans après sa déclaration unilatérale d'indépendance.

Autre obstacle majeur, les relations toujours exécrables entre le Kosovo et la Serbie. En témoignent ces propos du président serbe Aleksandar Vučić à l'endroit d'une minorité serbe qui se sent menacée au Kosovo : "Déplacez-vous en nombre lors des élections afin que nous puissions voter pour la survie de nos maisons, pour les salaires des Serbes dans les écoles et les hôpitaux, tout cela sera révoqué, à moins que la voie de la liste des Serbes ne soit entendue."

Le Kosovo toujours en quête de stabilité politique. Aucune des quatre précédentes législatures n'est parvenue à aller au bout de son mandat de quatre ans. Dans un paysage politique morcelé, aucun parti ne devrait remporter ce dimanche la majorité absolue des 120 sièges.

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