Danger mondial pour les enfants en bas âge, la malnutrition revient à fond

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Par Joël Chatreau
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De nombreux pays pensaient que la malnutrition n'était qu'un mauvais souvenir, l'Unicef les ramène à la réalité. Dans un rapport publié ce mardi, elle constate qu' 1 enfant de moins de cinq ans sur 3 est dénutri ou en net surpoids. Pauvreté, mondialisation et changement du climat sont en cause.

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La malnutrition des enfants en bas âge fait un retour inquiétant dans le monde entier, et à l'autre extrême, l'obésité chez les plus petits est en pleine phase d'accélération. L'Unicef sonne l'alarme sur les deux fronts dans un rapport très détaillé publié ce mardi, qui devrait faire date d'ailleurs puisqu'il n'y a pas eu d'étude aussi approfondie sur le sujet depuis au moins une vingtaine d'années. On peut résumer cette alerte en une seule donnée : en 2018, plus d'un tiers des 676 millions d'enfants de moins de cinq ans vivant sur Terre étaient dénutris ou au contraire en net surpoids.

Pauvreté, mondialisation et changement du climat, un trio malfaisant

C'est la sous-nutrition qui l'emporte largement sur l'obésité, la première affecte en effet quatre fois plus de petits que la seconde. L'Unicef souligne que la moitié des enfants de moins de cinq ans dans le monde - exactement 340 millions - ont de vraies carences alimentaires, ce qui peut entraîner de graves problèmes de santé touchant au système immunitaire, à la vue, à l'audition, voire même aux capacités intellectuelles. Cela commence parfois dès la prime enfance, le nourrisson pouvant manquer de lait maternel et d'aliments variés. La pauvreté en reste une cause importante, mais deux nouveaux phénomènes s'y ajoutent.

L'agence de l'ONU qui oeuvre à la protection de l'enfance parle de "triple fardeau" dans son rapport, la précarité donc, et désormais le changement climatique qui perturbe l'agriculture et la production alimentaire, et enfin les mauvaises habitudes pour se nourrir nées de la mondialisation qui ne fait que s'étendre. Toute la "malbouffe", comme son surnom l'indique, est trop riche en calories et trop pauvre en nutriments, spécialement pour les tout jeunes enfants.

Voici le rapport complet... mais en anglais

Changer la manière de lutter contre la dénutrition

La directrice de l'Unicef, Henrietta H. Fore, explique qu'on doit résoudre le problème autrement :

La façon dont nous comprenons et répondons à la malnutrition doit changer. Il ne s'agit pas seulement de donner aux enfants assez à manger, il s'agit avant tout de leur donner la bonne alimentation

Ainsi, 50 millions d'enfants de moins de cinq ans sur la planète n'ont clairement pas assez de poids étant donné leur taille, ce qui est un symptôme de manque aigu de nourriture ou de mauvaise absorption des nutriments.

149 millions d'enfants ont une trop petite taille pour leur âge en raison d'une sous-nutrition chronique.

340 millions d'enfants souffrent de ce que les spécialistes de l'ONU appellent "la faim cachée", c'est à dire d'un manque de minéraux et de vitamines essentielles pour leur développement car ils mangent peu, ou ne mangent pas du tout de produits d'origine animale, de légumes et de fruits.

Les pays pauvres n'échappent plus à l'obésité

Quant à l'obésité chez les enfants en bas âge, elle ne cesse de se développer à travers le monde, et à bonne cadence ! Environ 40 millions d'enfants en souffrent actuellement, et les pays pauvres ne sont plus épargnés. Ce fléau ne touchait que 3% d'entre eux en 1990; le bond est énorme car les trois quarts des pays en voie de développement y sont maintenant confrontés.

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