Sommet Russie-Afrique : Moscou veut avancer ses pions (et ses armes) sur le continent

Sotchi, le 23/10/2019
Sotchi, le 23/10/2019 Tous droits réservés Sputnik/Mikhail Metzel/Kremlin via REUTERS
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Par Olivier Peguy
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En ouverture du sommet Russie-Afrique à Sotchi, Vladimir Poutine dit vouloir doubler les échanges commerciaux avec l'Afrique d'ici à 5 ans. Le secteur de l'armement est privilégié.

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En ouverture du sommet Russie - Afrique qui se tient à Sotchi, Vladimir Poutine dit vouloir doubler les échanges commerciaux avec l'Afrique d'ici à 5 ans. Le secteur de l'armement est privilégié.

La Russie compte jouer un rôle en Afrique, et le président russe l'a fait savoir aux nombreux dirigeants du continent venus assister au sommet Russie-Afrique. Un rendez-vous inédit qui se tient durant deux jours dans la station balnéaire de Sotchi.

>>>> Programme du sommet Russie - Afrique

La Russie s'inspire de ce que fait la Chine, l'Inde et la France, qui - à travers ce genre de rendez-vous - tissent leur présence sur le continent.

Alors c'est sûr, les échanges commerciaux entre la Russie et l'Afrique sont bien moins importants, en volume et en valeur, comparé à ce que fait Pékin, New Delhi ou Paris. Mais Moscou veut mettre les bouchées doubles.

Les pays africains deviennent de plus en plus attractifs pour les entreprises russes. Cela provient du fait que l'Afrique est en train de devenir un centre de croissance économique mondial. Le commerce entre la Russie et l'Afrique a plus que doublé au cours des cinq dernières années et a dépassé les 20 milliards de dollars. Et je crois que nous pouvons facilement au moins doubler le volume des échanges d'ici à 5 ans.
Vladimir Poutine
Président russe

Ressources minérales

Dans les discussions, il sera question de partenariat dans les secteurs de l'énergie ou encore des minerais. La Russie a ainsi conclu des accords avec trois pays africains en matière de prospection de matières premières.

La société publique russe Rosgeo, spécialisée dans les études géologiques et sismiques, a ainsi signé un accord avec le Rwanda et des protocoles d'entente avec le Soudan du Sud et la Guinée équatoriale pour faire de la prospection de matières premières.

Cela s'inscrit dans une stratégie russe destinée à parer à son déficit de certaines ressources minérales.

Des armes, "comme au bon vieux temps"...

Mais c'est surtout dans le domaine de la défense que la Russie fait valoir ses arguments. Actuellement, la majorité du commerce russe vers l'Afrique concerne les armes. Et certains dirigeants africains en redemandent.

Mes militaires m'ont fait passé le message : ils veulent que vous reveniez, comme au bon vieux temps. Ils veulent des conseillers militaires russes, déjà, pour commencer.
Hage Geingob
Président namibien

Dans les allées du sommet à Sotchi, les stands des entreprises d'armement se taillent la part du lion, hommes d'affaires russes et africains se pressant pour manipuler les derniers fusils automatiques présentés par Rossoboronexport, l'agence russe chargée des exportations d'armes.

D'après le patron de cette agence, la Russie compte livrer en Afrique d'ici à la fin de l'année pour 3,5 milliards d'euros en équipements militaires. Cela va des systèmes de missiles anti-chars aux hélicoptères de combat, en passant par les armes légères.

Et de saluer l'arrivée de nouveaux clients potentiels comme le Niger, le Nigeria et le Cameroun.

... le temps de l'"amitié entre les peuples"

Pour Moscou, ce sommet est une manière de renouer avec une influence passée, le temps de la grande amitié entre l'URSS et les pays africains en quête d'indépendance.

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