L'enfer des habitants de Tarente, empoisonnés par l'aciérie

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Par Giorgia Orlandi
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L'enfer des habitants de Tarente, empoisonnés par l'aciérie. Dans les Pouilles, en Italie, la plus grande aciérie d'Europe pollue la ville et décime la population, confinée chez elle.

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Enchaînés, les hommes et femmes de Tarente en Italie crient leur ras le bol. Ils exigent la fermeture de la plus grande aciérie d'Europe. L'une des plus polluantes et meurtrière. 7500 personnes ont succombé à cause d'elle..

Par rapport à la moyenne régionale,  les habitants rappellent qu' ici il y a 54% de cancer en plus chez les 0-14 ans ou encore 20% de mortalité infantile de plus avant l'âge d'un an.

"Honte à eux! Ils nous donnent du travail, puis ils nous prennent la vie de nos hommes, maintenant celle de nos enfants, on perd tout même nos maisons! ", crie une vieille femme.

La jolie cité balnéaire, logée dans les Pouilles, est aujourd'hui un enfer environnemental.

Stefania a perdu son père, son mari et craint pour ses deux filles.

“Quand les enfants jouent dehors dans notre quartier ils touchent des choses qu'ils ne devraient pas toucher, constate Stefania Corisi. Je me sens responsable de tout cela parce que on a choisi de vivre dans ce quartier. "

 Grandir dans ce no man's land est une expérience terrible. Grazia exerce comme pédiatre depuis 15 ans, et les enfants savent qu'ici leur avenir est incertain.

"Les enfants me demandent "Est-ce-que je vais vivre moins longtemps que les enfants qui habitent ailleurs ?" Je connais des familles qui ont été décimées, explique Grazia Parisi. Les enfants voient leurs tantes, leurs oncles, leurs grands-parents mourir très jeunes, mais aussi leur père, leur mère, leurs frères et soeurs."

 Les résidents vivent ici sous un couvre-feu, spécialement lors de l'épisode qu'ils appellent les "jours de vent", quand le vent est trop fort et que le risque d'émissions de la centrale est plus élevé.

 Les autorités leur demandent alors de rester confiné. Lucia vit juste en face de l'usine depuis 52 ans, elle résiste, même si ses deux frères, anciens salariés de l'aciérie, sont atteints de cancers. Elle passe ses journées à nettoyer les poussières toxiques qui envahissent sa maison.

"Ils nous disent de fermer les portes et les fenêtres. Je ne l'ai jamais fait. C'est toujours ouvert. C'est impossible de vivre enfermé se plaint Lucia Zito_. Il y a de la poussière partout. Je passe mon temps à nettoyer. Regardez mes ongles, ils sont foutus, comme malades."_

En reprenant il y a un an l'aciérie, ArcelorMittal a promis d' investir 1,2,milliards d'euros pour la ramener à des normes environnementales acceptables

Journaliste • Giorgia Orlandi

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