"Donnez-moi la liberté ou la mort", le slogan qui survit à la PolyU de Hong Kong

"Donnez-moi la liberté ou la mort", le slogan qui survit à la PolyU de Hong Kong
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Par Joël Chatreau
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Les autorités de Hong Kong ont fini leur "chasse" à l'étudiant pro-démocratie. Elles affirment que plus aucun ne se cache au sein de l'Université polytechnique, théâtre d'une bataille avec la police sans précédent. Mais défigurée, elle restera fermée jusqu'en fin d'année. Retour sur les lieux...

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Le glorieux champ de bataille des jeunes manifestants hongkongais du mouvement pro-démocratie n'a plus âme qui vive... officiellement en tout cas, même si les autorités n'en sont pas certaines à 100%, quelques derniers irréductibles plus malins pourraient bien être encore cachés dans le dédale de petites et grandes salles, de laboratoires, de couloirs et d'escaliers de l'Université polytechnique. A priori, la dernière occupante a été délogée mardi dernier, c'est une femme qui n'est pas étudiante.

Les dizaines de protestataires les plus acharnés, retranchés pour dénoncer un pouvoir politique de plus en plus téléguidé par le régime communiste chinois, se sont donc volatilisés dix jours après le début du siège des bâtiments universitaires par la police anti-émeutes puis les affrontements d'une violence sans précédent. La "PolyU", comme on l'appelle couramment dans l'île, réputée pour être l'une des plus prestigieuses universités en Asie, n'est plus que l'ombre d'elle-même, défigurée, éreintée, vidée de tout enseignant et étudiant, plus bonne à rien pour des mois.

Partout, des traces du siège et de la bataille

La visite a de quoi donner la déprime... Où que l'on soit, où que l'on aille, on ne voit que débris et petits tas d'objets hétéroclites : dans le gymnase, qui servait d'immense dortoir, des tapis de sol colorés sont disséminés, des vêtements, des chaussures ont été abandonnés; dans une salle qui servait d'infirmerie, des pansements, des désinfectants, des inhalateurs ont été laissés sur place; dans des cuisines improvisées, des poubelles débordent, des restes de nourriture pourrissent, la puanteur s'installe; et dans beaucoup de coins et recoins, le campus garde des traces de la bataille, des arcs, des flèches, des bouteilles utilisées pour les cocktails Molotov, des casques, des masques à gaz...

Arc et parapluie, même combat !

Dans un lieu où les manifestants pro-démocratie avaient bricolé leur propre "statue de la liberté", reste tagué un slogan des plus révolutionnaires :

Donnez-moi la liberté ou donnez-moi la mort !

Plus de cours jusqu'en fin d'année

Les fouilles sont terminées à la PolyU de Hong Kong, les pièces sont peu à peu scellées. Tout rénover, tout remettre en état de marche prendra évidemment beaucoup de temps car les dégâts sont considérables. La direction de l'Université a annoncé mercredi que les cours sont suspendus jusqu'à la fin de l'année. Les forces de sécurité affirment que certains produits chimiques dangereux, stockés dans les laboratoires, ont disparu. Peut-être un argument afin d'envoyer directement en prison les jeunes protestataires fugitifs, si toutefois ils sont retrouvés.

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