La France s'arme contre l'antisémitisme après une nouvelle profanation de cimetière juif

La France s'arme contre l'antisémitisme après une nouvelle profanation de cimetière juif
Tous droits réservés REUTERS/Arnd Wiegmann
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Par euronews avec AFP, Reuters
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Le gouvernement a annoncé la création d'un office de lutte contre la haine qui enquêtera sur les actes antisémites, mais aussi antimusulmans et antichrétiens.

"C'est toute la république qui est profanée..." Après avoir découvert les 107 tombes maculées de croix gammées du cimetière juif de Westhoffen, en Alsace, près de Strasbourg, le gouvernement français a décidé de créer un Office national de lutte contre la haine au sein de la gendarmerie.

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Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner s'est rendu sur place hier aux côtés de l'ancien président du conseil constitutionnel Jean-Louis Debré dont les aïeux reposent dans ce cimetière. Tout comme la famille de Karl Marx et Leon Blum...

"Cet office sera chargé de coordonner pour la gendarmerie nationale à la fois cette enquête (sur Westhoffen) pour que tous les moyens soient mobilisés, mais aussi l'ensemble des enquêtes sur les actes antisémites, antimusulmans, antichrétiens que nous connaissons sur notre territoire".

"Je n'oublie pas qu'une dizaine de membre de ma famille ne sont jamais revenus d'Auschwitz", a confié, très ému, Jean-Louis Debré qui a porté la kippa tout au long de cette cérémonie de recueillement.

Éprouvant une "très grande tristesse" et "une très grande colère" mais aussi de la "détermination", l'ancien ministre a lancé un appel : "Luttons contre la haine, toutes les haines, la France et l'Alsace ce n'est pas ça".

L'Alsace est confrontée depuis plusieurs mois à une multiplication de graffitis et dégradations à caractère antisémite et/ou raciste : dans le seul département du Bas-Rhin, 34 ont ainsi été recensés en 2019, selon la préfecture.

Avant Westhoffen, 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, situé à une dizaine de kilomètres, avaient été couvertes de tags antisémites le 19 février. Auparavant, le 11 décembre 2018, le cimetière israélite de Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg, avait également été visé.

Le ou les auteurs de ces profanations n'ont pas encore été interpellés, au grand dam du président du Consistoire israélite du Bas-Rhin, Maurice Dahan.

L'annonce de la création de cet office national de lutte contre la haine est intervenue au lendemain de l'adoption d'un projet de loi controversé sur l'antisémitisme. Les débats avaient divisé la majorité présidentielle, les opposants estimant que ce projet de loi pourrait être instrumentaliser pour empêcher la critique du gouvernement israélien et de l’occupation en Cisjordanie.

La France a connu une augmentation d'attaques antisémites ces dernières années. Le meurtre d'une survivante de l'holocauste en 2018 avait provoqué d'importantes manifestations. 

Environ 550 000 juifs vivent en France, c'est la plus importante communauté en Europe.

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