Réforme des retraites : les Français nés avant 1975 ne seront pas concernés

Le Premier ministre français Edouard Philippe à la tribune du Conseil économique, social et environnemental, le 11 décembre 2019 à Paris
Le Premier ministre français Edouard Philippe à la tribune du Conseil économique, social et environnemental, le 11 décembre 2019 à Paris Tous droits réservés THOMAS SAMSON / POOL / AFP
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Par Joël ChatreauEuronews
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Le Premier ministre français, Edouard Philippe, a tenté tant bien que mal de désamorcer la réforme explosive des retraites.

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Le Premier ministre français garde toute la pression de la rue sur les épaules au 7ème jour de grève dans de nombreux secteurs du pays. Edouard Philippe a donc détaillé et tenté d'éclaircir les mesures prévues dans le projet de réforme des retraites - ce projet qui fâche beaucoup de personnes concernées - ce mercredi à la mi-journée devant le Conseil économique, social et environnemental, à Paris. L'idée générale est de faire évoluer les 42 régimes différents actuels vers un système unique de retraites par points.

"Cette réforme n'est pas une bataille", a voulu apaiser d'emblée le chef du gouvernement, indiquant avoir "écouté et entendu" les Français et les partenaires sociaux. "Nous mettrons fin aux régimes spéciaux", a-t-il toutefois affirmé, sans céder à ce qu'il a appelé le "chacun pour soi".

Edouard Philippe a évoqué dès le début de son discours le sort des plus défavorisés :

Sans oublier ceux qui travaillent à temps partiel :

L'annonce avait fuité : Edouard Philippe a confirmé que les Français nés avant 1975 "ne seront pas concernés" par la réforme des retraites.

Ceux qui entreront pour la première fois sur le marché du travail en 2022 intégreront directement le nouveau système (...) La génération 2004 sera la première à intégrer le système universel de retraites

Le futur système universel de retraite maintiendra l'âge légal de départ à 62 ans, mais créera un "âge d'équilibre" à 64 ans en 2027, avec "un système de bonus-malus", a expliqué le Premier ministre.

Pour atteindre l'âge d'équilibre de 64 ans en 2027, il nous faudra mettre en place un système de bonus-malus qui incitera les Français à travailler plus longtemps

Il a rassuré les Français qui sont allés travailler dès leur jeunesse.

Le chef du gouvernement s'est aussi adressé particulièrement aux femmes, expliquant que le nouveau système accordera notamment "des points supplémentaires pour chaque enfant, et ce dès le 1er enfant, et non à partir du 3ème comme aujourd'hui", en précisant qu'une "majoration de 5% par enfant sera accordée à la mère, sauf choix contraire des parents".

Quant aux enseignants, le niveau de leurs pensions sera "sanctuarisé", selon le propre mot employé par Edouard Philippe.

Nous inscrirons dans la loi la garantie selon laquelle le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique (...) Nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions (...) Nous le ferons progressivement et nous commencerons dès 2021

Les pompiers, les policiers, les gendarmes, les gardiens de prison, les militaires conserveront le bénéfice de dérogation d'âge : "Les gains représentés par les bonifications de durée dans ces régimes seront préservés".

Le gouvernement entend confier le "retour à l'équilibre financier" aux partenaires sociaux, à qui Edouard Philippe a d'ailleurs envoyé une petite pique au passage, appelant à "ne pas fuir nos responsabilités en renvoyant au-delà du quinquennat les mesures nécessaires". En conclusion, il a annoncé qu'une "gouvernance" serait mise en place l'an prochain, afin de remettre à ces partenaires "les principaux leviers", et "prendre des décisions qui seront mises en oeuvre dès le 1er janvier 2022".

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