Abus sexuels dans le clergé : le "secret pontifical" aboli

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Le pape François abolit le "secret pontifical" utilisé dans les affaires d'abus sexuels commis par des membres du clergé.

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Le pape François abolit le "secret pontifical" utilisé dans les affaires d'abus sexuels commis par des membres du clergé. Cette décision intervient après de nombreuses critiques relatives à la haute confidentialité qui entoure les cas de pédophilie, afin de faire taire les victimes et empêcher les forces de l'ordre d'enquêter sur ces crimes.

Dans un nouveau document, le pape François a décrété que les informations dans les cas d'abus doivent être protégées par les dirigeants de l'Église pour garantir leur "sécurité, intégrité et confidentialité''. Mais il a déclaré que le "secret pontifical" ne s'applique plus aux accusations et aux procès liés aux abus ainsi qu'aux décisions prises en vertu du droit canonique.

Le souverain pontife a également relevé de 14 à 18 ans l'âge limite en dessous duquel le Vatican considère les images pornographiques comme de la pédopornographie.

Le pape Benoît XVI avait décrété en 2001 que ces affaires devaient être traitées sous le "secret pontifical", la plus haute forme de confidentialité dans l'Église. Le Vatican a longtemps insisté sur la nécessité de protéger la vie privée de la victime, la réputation de l'accusé et l'intégrité du processus canonique.

Le secret pontifical a souvent servi à étouffer des scandales

Le droit canonique, qui est un code juridique parallèle au droit civil et pénal pour sanctionner les crimes contre la foi, punit ce type d'infractions en renvoyant les membres de l'église de leur état clérical.

Le secret pontifical a souvent servi à étouffer des scandales, à empêcher les forces de l'ordre d'accéder aux documents et à faire taire les victimes. Beaucoup d'entre elles pensaient que le ``"secret pontifical'' les empêchaient d'aller à la police pour dénoncer leurs agresseurs sacerdotaux.

Bien que le Vatican ait longtemps essayé d'insister sur le fait que ce n'était pas le cas, il n'a jamais non plus exigé que les évêques et les supérieurs religieux dénoncent les crimes sexuels à la police.

La nouvelle instruction n'impose toujours pas de signaler les crimes à la police, mais elle affirme que les supérieurs religieux sont obligés de le faire lorsque les lois civiles l'exigent.

Le Vatican soumis à une pression croissante

Cette décision va plus loin que tout ce qui avait été fait auparavant : `"La confidentialité du Bureau n'empêchera pas le respect des obligations fixées en tous lieux par les lois civiles, y compris les obligations de signalement, et l'exécution des demandes exécutoires des autorités judiciaires civiles. ''

Le Vatican est soumis à une pression croissante pour coopérer davantage avec les forces de l'ordre, et son échec à cet égard a entraîné des raids sans précédent ces dernières années dans les chancelleries diocésaines par la police de la Belgique au Texas et au Chili.

Les scandales individuels, les enquêtes nationales, les enquêtes du grand jury, les dénonciations de l'ONU et les litiges civils de plus en plus coûteux ont dévasté la crédibilité de la hiérarchie catholique à travers le monde, et les échecs et les faux pas de François ont enhardi ses détracteurs.

En février, il a convoqué les présidents des conférences épiscopales du monde entier à un sommet de quatre jours sur la prévention des abus, où plusieurs orateurs ont appelé à une réforme du secret pontifical.

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