Qassem Soleimani, puissant général iranien, tué par les Etats-Unis en Irak

Qassem Soleiman
Qassem Soleiman Tous droits réservés AFP PHOTO / KHAMENEI.IR
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Par euronews
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Qassem Soleimani, puissante figure du régime iranien, était l'émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes. Cette frappe américaine survient dans un contexte très tendu en Irak, ayant culminé cette semaine avec l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad.

Sur ordre du président américain Donald Trump, les Etats-Unis ont tué le général iranien Qassem Soleimani dans un bombardement. Le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif dénonce une "escalade extrêmement dangereuse".

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Qassem Soleimani, puissante figure du régime iranien, était l'émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes. Il jouait un rôle prépondérant dans la formation du nouveau gouvernement irakien.

Sa mort a été confirmée par le Pentagone et par les Gardiens de la Révolution iraniens.

Donald Trump a lui-même donné l'ordre de "tuer" Soleimani, selon le Pentagone. Le président américain s'est quant à lui contenté de tweeter le drapeau américain pendant la nuit.

L'assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani représente "une escalade dangereuse dans la violence", a déclaré vendredi la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi.

Qui est Qassem Soleimani ?

Chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures de la République islamique, ce personnage charismatique a notamment exercé une influence clé dans les tractations politiques depuis 2018 en vue de former un gouvernement en Irak.

Cet homme de 62 ans à la barbe poivre et sel était aussi devenu ces dernières années une véritable star en Iran avec de très nombreux followers sur son compte Instagram.

Pour ses partisans comme pour ses détracteurs, Soleimani, qui a joué un rôle important dans le combat contre les forces jihadistes, est l'homme clé de l'influence iranienne au Moyen-Orient où il a renforcé le poids diplomatique de Téhéran, notamment en Irak et en Syrie, deux pays où les Etats-Unis sont engagés militairement.

"Pour les chiites du Moyen-Orient, c'est un mélange de James Bond, Erwin Rommel et Lady Gaga", écrivait l'ancien analyste de la CIA Kenneth Pollack dans son portrait de Soleimani pour le numéro du magazine américain Time consacré aux 100 personnalités les plus influentes du monde en 2017.

"Pour l'Occident, il est (...) responsable d'avoir exporté la révolution islamique de l'Iran, de soutenir les terroristes (...) de mener les guerres de l'Iran à l'étranger", ajoute-t-il.

"Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani"
Pentagone

L'autre grande figure tuée est Abou Mehdi al-Mouhandis, véritable chef opérationnel du Hachd, coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrée à l'Etat irakien.

Le raid américain qui a visé un convoi de véhicules dans l'enceinte de l'aéroport de Bagdad a tué en tout au moins neuf personnes, selon des responsables des services de sécurité irakiens.

"Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani", a indiqué le Pentagone dans un communiqué.

L'ambassadeur iranien à Bagdad a déroulé le fil des événements sur la télévision d'Etat : "A 01H00 (minuit GMT), deux véhicules transportant les martyrs Soleimani et Abou al-Mouhandis ont été attaqués par des missiles des forces américaines et tous les passagers, soit 10 personnes, des camarades et des gardes du corps, sont devenus martyrs."

"Vengeance"

Cette frappe des Etats-Unis survient dans un contexte très tendu en Irak, ayant culminé cette semaine avec l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad.

L'Irak est pris en étau depuis des années entre ses deux alliés américain et iranien. En renversant Saddam Hussein en 2003, les Etats-Unis avaient gagné une influence considérable, mais le régime politique en place, désormais contesté par la rue, est aussi noyauté par Téhéran et les pro-Iran.

Ce vendredi matin, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif dénonce une "escalade extrêmement dangereuse et imprudente".

Le guide suprême iranien Ali Khamenei crie quant à lui "vengeance" et décrète trois jours de deuil national.

Réactions de la communauté internationale

La France a plaidé vendredi pour la "stabilité" au Moyen-Orient par la voix d'Amélie de Montchalin, secrétaire d'État aux Affaires européennes. "On se réveille dans un monde plus dangereux. L'escalade militaire est toujours dangereuse", a-t-elle déclaré au micro de RTL.

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"Quand de telles opérations ont lieu, on voit bien que l'escalade est en marche alors que nous souhaitons avant tout la stabilité et la désescalade", a-t-elle ajouté, indiquant que le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drians'entretiendraient dans la journée avec "les acteurs de la région", sans donner de précision.

Damas dénonce quant à elle une "lâche agression américaine", qui "ne fera que renforcer la détermination à suivre le modèle de ces chefs de la résistance", souligne une source du ministère des Affaires étrangères à Damas citée par Sana.

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