Reconstitution de la fuite de Ghosn, à pied, en train, en caisse de concert, en jet...

Former Nissan chairman Carlos Ghosn travels in a car Wednesday, March 6, 2019, in Tokyo (AP Photo/Eugene Hoshiko)
Former Nissan chairman Carlos Ghosn travels in a car Wednesday, March 6, 2019, in Tokyo (AP Photo/Eugene Hoshiko) Tous droits réservés Copyright 2019 The Associated Press. All rights reservedEugene Hoshiko
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Par Joël Chatreau
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Grâce aux informations récoltées par plusieurs médias japonais, on peut maintenant reconstituer en partie "la grande évasion" de Carlos Ghosn. Au cours de la journée du 29 décembre, le grand patron déchu a utilisé tous les modes de déplacement possibles pour aller se réfugier au Liban.

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La femme de Carlos Ghosn, l'ancien grand patron de Renault-Nissan qui s'est reconverti dans "la grande évasion", est à son tour dans le collimateur de la justice japonaise. Un mandat d'arrêt a été lancé mardi par le parquet de Tokyo à l'encontre de Carole Ghosn (en photo ci-dessous) pour "faux témoignage" lorsqu'elle avait été interrogée en avril 2019. Le couple avait interdiction d'entrer en contact quand l'accusé se trouvait en liberté surveillée dans la capitale nippone, mais dès le lendemain de sa fuite rocambolesque au Liban, plusieurs médias du Japon avaient soupçonné l'épouse d'en être le cerveau.

Ridiculisant les autorités japonaises, Carlos Ghosn s'est fait la belle le 29 décembre dernier en soirée : bon nombre d'informations recueillies notamment par la chaîne de télévision publique NHK et l'agence de presse Jiji permettent désormais de reconstituer son parcours de fugitif; des vidéos filmées par des caméras de surveillance dans les villes et les lieux publics traversés donnent également des indications.

Pour un ex du secteur automobile, l'évadé a plutôt compté sur d'autres moyens de transport :

Début d'après-midi le 29 : il quitte son logement temporaire à Tokyo en marchant. Moins d'un kilomètre à pied et il entre dans un grand hôtel où il retrouve deux complices présumés. La police indique qu'elle ne les a pas encore identifiés, mais la NHK affirme que ces hommes sont de nationalité américaine, qu'ils sont arrivés le matin même à l'aéroport du Kansai, près d'Osaka - dans l'ouest du pays -, à bord d'un jet privé en provenance de Dubaï. Ils auraient rejoint la capitale en Shinkansen, le train à grande vitesse du Japon.

Fin d'après-midi le 29 : les trois hommes maintenant réunis montent de nouveau à bord d'un train à la gare de Shinagawa, dans le sud de Tokyo, pour aller cette fois dans l'autre sens, destination Osaka. Puis, un taxi jusqu'à l'aéroport du Kansai. Ils prennent des chambres dans un hôtel proche vers 20 heures locales.

Aux alentours de 22H30, toujours le 29 décembre : les deux comparses de Carlos Ghosn sortent de l'établissement, seuls cette fois, mais ils sont chargés; ils sont vus avec deux grosses malles, ce qui se révélera être des caisses dans lesquelles on transporte habituellement du matériel audio pour les concerts. Un tel caisson noir monté sur roulettes a été découvert par la police turque dans l'un des jets privés utilisés par le PDG déchu de Renault-Nissan lors de son escale éclair en Turquie, a révélé le quotidien américain Wall Street Journal.

Les enquêteurs nippons estiment que c'est en se cachant dans l'une de ces caisses de matériel à musique que Ghosn a pu échapper aux contrôles dans les aéroports. Eh oui, il fallait y penser ! Pour les vols privés, le passage des bagages aux rayons X n'est pas obligatoire au Japon, contrairement aux avions de ligne plus exposés aux attentats ou prises d'otages.

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