La sécheresse pousse l'Australie à abattre 10 000 dromadaires sauvages

Un dromadaire sauvage, photographié le 26 novembre 2009 dans le centre de l'Australie.
Un dromadaire sauvage, photographié le 26 novembre 2009 dans le centre de l'Australie. Tous droits réservés AFP PHOTO/Torsten BLACKWOOD
Par Vincent Coste avec AFP
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Les températures caniculaires et la sécheresse qui règnent en Australie ont poussé les autorités à prendre cette mesure drastique. Ces camélidés vivant dans l'Outback, le centre du pays désertique, seront abattus par des snipers depuis des hélicoptères.

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En raison des températures caniculaires et de la sécheresse régnant dans l'Outback, le centre du pays désertique, les autorités australiennes ont pris une mesure drastique : 10 000 dromadaires sauvages vont être abattus dans les prochains jours par des snipers depuis des hélicoptères.

Cette décision a été motivée par la menace que constituent pour les populations ces animaux qui, du fait de la sécheresse, s'approchent de plus en plus des localités de l'intérieur du pays pour y trouver de l'eau.

Des responsables locaux de l'Etat d'Australie-méridionale affirment que des troupeaux "extrêmement importants", en quête d'eau et de nourriture, menacent les réserves de ces villages, en plus de provoquer des dégâts et de constituer un danger pour les automobilistes.

L'immense île-continent a vécu en 2019 son année la plus chaude et sèche, ce qui a non seulement entraîné de dramatiques feux de forêt qui font toujours rage dans certaines régions, mais aussi des pénuries d'eau dans nombre de localités.

Cette campagne d'abattage de cinq jours va être conduite dans les territoires de l'Anangu Pitjantjatjara Yankunytjatjara (APY), vaste zone d'administration locale gérée par les aborigènes dans l'extrême nord-ouest de l'Australie-méridionale. Il s'agit de la première opération du genre dans cet Etat.

"Ces troupeaux exercent du fait de la quête d'eau des dromadaires une pression sur les localités aborigènes des territoires de l'APY et les activités pastorales", a expliqué dans un communiqué le comité exécutif des territoires de l'APY.

ABC, la chaîne publique australienne, a indiqué que les dromadaires seraient abattus loin des villages et que leurs cadavres seraient ensuite brûlés.

Des sources contaminées par des carcasses d'animaux

Le ministère de l'Environnement de l'Etat d'Australie-méridional, qui soutient cet abattage, a expliqué que la sécheresse posait aussi "de graves questions de bien-être animal" car nombre de bêtes sont mortes de soif ou se sont blessées entre elles en se précipitant vers des points d'eau.

"Dans certains cas, des carcasses d'animaux morts ont contaminé d'importantes sources d'eau et des sites culturels", a dit une porte-parole du ministère.

Une population qui n'a cessé de proliférer depuis son introduction au XIXe siècle

Les dromadaires ont été introduits en Australie dans les années 1840 par les colons, qui les utilisaient pour l'exploration ou pour transporter des marchandises et des biens, avant la construction de lignes de chemin de fer. Environ 20 000 bêtes furent importées d'Inde en une soixantaine d'années.

Evoluant en liberté dans l'Outback et sans prédateur naturel, ces dromadaires se sont reproduits et sont considérés comme un nuisible qui contamine les sources d'eau et met en péril des zones fragiles ainsi que la faune et la flore indigènes.

L'Australie serait désormais le pays comptant la plus vaste population de dromadaires sauvages au monde, avec certaines estimations officielles faisant état d'un million de bêtes dans les étendues désertiques du centre. Les autorités avaient mis en place en 2009 un programme de gestion des dromadaires sauvages et la population avait été ramenée en 2013 à 300 000 individus, après des abattages massifs réalisés, déjà, depuis des hélicoptères, sur une région de plus de trois millions de km².

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