Réforme des retraites : des propositions "concrètes" ce samedi

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Par AFP
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Confronté à un conflit interminable contre sa réforme des retraites, le gouvernement a promis vendredi de faire des "propositions concrètes" dès samedi aux syndicats

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Confronté à un conflit interminable contre sa réforme des retraites, le gouvernement a promis vendredi de faire des "propositions concrètes" dès samedi aux syndicats pour tenter de trouver un "compromis" sur le financement du système alors que se profile une nouvelle journée de mobilisation.

"Demain, par écrit, j'adresserai aux organisations syndicales et patronales des propositions concrètes qui pourraient être la base (d'un) compromis", a déclaré en fin de journée Edouard Philippe dans la cour de Matignon.

Le Premier ministre, qui a reçu toute la journée les organisations syndicales et patronales afin de discuter de l'équilibre du système de retraites et doit s'entretenir dans la soirée avec le président de la République, a estimé que "cette journée d'échange avait donné lieu àdes discussions très franches, très constructives et je crois très utiles".

La CFDT, premier syndicat de France, est favorable au principe d'un régime "universel" par points, mais reste braquée contre l'âge pivot que le gouvernement veut fixer en 2027 à 64 ans et assortir d'un bonus-malus, afin d'inciter les Français à travailler plus longtemps.

Cet âge d'équilibre est mentionné au moins 39 fois dans le projet de loi, transmis tard jeudi soir par l'exécutif aux partenaires sociaux. Il sera présenté en Conseil des ministres le 24 janvier, a confirmé le chef du gouvernement, espérant le soumettre à l'examen en séance publique à l'Assemblée nationale à compter du 17 février pour qu'il puisse être adopté avant l'été.

Le gouvernement ira-t-il jusqu'à supprimer la mesure d'âge, ligne rouge pour tous les syndicats encore mobilisés après 37 jours de conflit, mais qui permettrait des économies de 3 milliards d'euros dès 2022 et 12 milliards en 2027 selon Matignon ? "C'est une mesure aveugle qui n'a pas lieu d'être dans le projet de loi", a redit à sa sortie Laurent Berger, le patron de la CFDT, notant "une volonté d'ouverture" de la part du Premier ministre.

L'âge pivot est en tout cas défendu par le patronat: "c'est absolument indispensable", a plaidé à Matignon le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux.

"Mobilisation intacte" pour l'intersyndicale

Les deux projets de loi de cette réforme - l'un organique, l'autre ordinaire -, adressés jeudi soir aux caisses de Sécurité sociale et dont l'AFP a obtenu copie, gravent dans le marbre une règle "obligeant" à prévoir l'équilibre financier du futur système "universel" de retraite par points et l'"âge d'équilibre".

Cet âge pivot sera instauré progressivement dès 2022, à moins d'une "délibération" différente avant septembre 2021 entre partenaires sociaux siégeant au sein de la future caisse nationale de retraite universelle, qui sera créée le 1er décembre 2020.

Ces mesures ne sont pas de nature à amadouer les syndicats opposés à la réforme dans son ensemble, CGT et FO en tête, qui ont redit à Matignon que leur "mobilisation reste intacte". "Nous avons redit notre désaccord avec le projet du gouvernement", a sobrement commenté Philippe Martinez (CGT).

Ils ont rassemblé jeudi 452 000 manifestants dans toute la France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 56 000 dans la capitale, une mobilisation supérieure à celle du 10 décembre, mais en deçà de celles du 17 et surtout du 5 décembre, premier jour du mouvement.

Espérant des "manifestations massives" samedi partout en France, l'intersyndicale a appelé à poursuivre le mouvement mardi 14 janvier avec une "journée de grève et de convergence interprofessionnelle" et mercredi 15 et jeudi 16 avec des "initiatives déclinées sous toutes les formes".

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