Retraites : le gouvernement "disposé à retirer" provisoirement l'âge-pivot de 64 ans

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Par Guillaume Petiteuronews avec AFP
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Mais le Premier ministre Edouard Philippe ne renonce pas au principe de l’âge d’équilibre pour le futur système universel.

Alors qu'une nouvelle journée de manifestations s'est déroulée ce samedi dans toute la France contre la réforme des retraites, le gouvernement a indiqué être "disposé à retirer" provisoirement l'âge-pivot de 64 ans du projet de loi tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre.

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C'était sans doute le point de blocage le plus important entre le gouvernement et la CFDT, syndicat réformiste. Par la voix du Premier ministre Edouard Philippe, le gouvernement a indiqué ce samedi être "disposé à retirer" provisoirement l'âge-pivot de 64 ans du projet de loi sur la réforme des retraites tout en conservant le principe d'un âge d'équilibre, dans un courrier adressé samedi aux organisations syndicales et patronales.

Ce que le Premier ministre a annoncé

"Pour démontrer ma confiance envers les partenaires sociaux, et ne pas préjuger de l'issue de leurs travaux concernant les mesures à prendre pour atteindre l'équilibre en 2027, je suis disposé à retirer du projet de loi la mesure de court terme que j'avais proposée, consistant à converger progressivement à partir de 2022 vers un âge d'équilibre de 64 ans en 2027", a écrit le chef du gouvernement dans sa lettre, au 38ème jour de la mobilisation contre cette réforme.

Un retrait, mais à quelles conditions ?

Mais ce retrait provisoire ne constitue pas un abandon de la mesure. Ce retrait est conditionné à un accord avec les partenaires sociaux dans le cadre de la "conférence de financement", organisée pour trouver les moyens d'atteindre l'équilibre du système des retraites en 2027.

Dans son courrier, le Premier ministre ajoute : "Si, comme je l'espère, un accord intervient au sein de la conférence d'ici fin avril, le Parlement pourra en tenir compte lors de la seconde lecture et le Gouvernement prendra une ordonnance transcrivant cet accord dans la loi."

"Dans l'hypothèse où un accord ne pourrait intervenir, le Gouvernement, éclairé par les travaux de la conférence, prendra par ordonnance les mesures nécessaires pour atteindre l'équilibre d'ici 2027 et financer les nouvelles mesures de progrès social. Je veux être parfaitement clair sur ce point : je prendrai mes responsabilités", prévient-il.

La conférence de financement des retraites, réclamée par la CFDT, "remettra ses conclusions d'ici à la fin du mois d'avril 2020".

La CFDT, favorable au système à points, mais fermement opposé à la mesure de l'âge pivot, a "salué" samedi dans un communiqué un "retrait qui marque la volonté de compromis du gouvernement".

La centrale de Laurent Berger indique qu'elle "va poursuivre les discussions dans le cadre proposé pour répondre aux interrogations qui demeurent sur le futur régime universel".

Qu'est-ce que l'âge pivot ?

L'âge pivot, que le gouvernement souhaitait mettre en place, maintenait l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans mais prévoyait de mettre en place un système de décote pour ceux qui décident de partir à 62 ans. Objectif : les inciter à partir à 64 ans, avec une retraite à taux-plein et sans réduction de leur pension. 

Une mesure jugée "injuste" par la CFDT et qui ne faisait pas non plus l'unanimité au sein de la majorité. Un groupe d'une vingtaine de députés LREM avait proposé des alternatives pour que cet âge prenne en compte "les parcours professionnels de chacun" et les questions de pénibilité.

"Il faut un âge d'équilibre qui soit individualisé, pas uniforme, en fonction des parcours professionnels et en fonction de la pénibilité", expliquait à Euronews Hubert Julien-Laferrière, député LREM du Rhône. "Car quand on observe l’espérance de vie en bonne santé, lorsqu'elle est mesurée après 60 ans, on voit qu'elle peut avoir jusqu'à dix ans d'écart selon les métiers qu'on a effectués".

La CGT "déterminée à obtenir le retrait du texte"

Si le retrait de l'âge-pivot était une demande de la CFDT, elle ne signifie pas pour autant la fin du mouvement contre la réforme des retraites. Car d'autres syndicats, comme la CGT ou Force Ouvrière (FO), se sont dit opposés à l'idée d'un système universel de retraite à points, qui sont quant à eux maintenus. Ils demandent le retrait pur et simple du projet de réforme.

La CGT estime dans un communiqué samedi que **"le gouvernement vient de confirmer aux organisations syndicales le maintien de son projet de loi en l'état"**et se déclare "plus que jamais déterminée à obtenir le retrait du texte".

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