Athlétisme, dopage et corruption : le procès de Lamine Diack reporté

Lamine Diack lors d'une conférence de presse conjointe du CIO et de l'IAAF à Beijing, 21.05.2015
Lamine Diack lors d'une conférence de presse conjointe du CIO et de l'IAAF à Beijing, 21.05.2015 Tous droits réservés AP Photo/Kin CheungKin Cheung
Par Nathan Joubioux avec AFP
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Le procès de Lamine Diack et de cinq autres personnes est reporté au moins jusqu'au mois de juin en raison de problèmes de procédure. Le procès porte sur un système de corruption visant à protéger des sportifs russes dopés.

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Lamine Diack, ancien patron de l’IAAF (International Association of Athletics Federations) devenu World Athletics le 8 juin 2019, était attendu ce lundi à Paris pour ce qui s'annonçait être un procès nébuleux. Il devra attendre encore quelques mois avant de connaître sa peine. Le procès a été renvoyé, au moins jusqu'au mois de juin en raison de problèmes de procédure.

Le Sénégal a fait parvenir très récemment des actes d'enquêtes qui avaient été demandés par les juges d’instruction en 2016. "Ces pièces, nous les avons reçues physiquement ce matin (...) n'avons pas pu les étudier", ni les communiquer aux autres parties, a constaté l'un des procureurs financiers, Arnaud de Laguiche, en montrant aux juges une lourde pile de dossiers. "Nous ne pouvons pas faire comme si ces pièces n'existaient pas" a-t-il ajouté.

Rendez-vous dans au moins 6 mois

Le Sénégalais de 86 ans, qui a régné de 1999 à 2015 sur l'IAAF, devra répondre des délits de corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.

Cinq autres acteurs présumés seront également jugés lors de ce même procès, dont son fils, Papa Massata Diack, qui sera représenté par son avocat. Valentin Balakhnitchev, ancien patron de la fédération russe d'athlétisme et Alexeï Melnikov, ancien entraîneur russe des courses de fond, soupçonnés d'avoir soutiré des sommes à sept athlètes en échange de leur protection contre des sanctions, pour un total évalué à 3,45 millions d'euros, devraient également manquer à l'appel.

Dopage russe

Au début des années 2010, l'arrivée des passeports biologiques permettant de déceler des variations sanguines anormales, met la pression sur la Russie. En novembre 2011, l'IAAF dispose de 23 noms d'athlètes suspects. Mais Lamine Diack, Habib Cissé et Papa Massata Diack multiplient les voyages à Moscou et les dossiers disciplinaires traînent en longueur, permettant à plusieurs athlètes de participer aux JO de Londres-2012, et pour certains d'être médaillés, comme les marcheurs Sergey Kirdyapkin et Olga Kaniskina ou Yuliya Zaripova (3.000 m steeple). Leurs titres seront retirés pour dopage.

En échange, Lamine Diack a recu un financement de Moscou à hauteur de 1.5 million d'euros pour faire battre le sortant Abdoulaye Wade à l'élection présidentielle sénégalaise de 2012. L'élection avait été remportée par Macky Sall, toujours en place.

Durant l'enquête, Lamine Diack a reconnu que les sanctions ont été échelonnées pour ne pas plomber l'image de la Russie, sur fond de négociations sur les droits télé et le sponsoring de la banque d'Etat VTB pour les Mondiaux de Moscou de 2013.

Attribution de compétitions internationales

Lamine Diack est également soupçonné d'avoir été partie prenante dans l'attribution des Jeux olympiques de Rio-2016, de Tokyo-2020 ainsi que de plusieurs championnats du monde. Des accusations qu'il réfute. Dans ce dossier, toujours en cours d'instruction, Lamine Diack a été mis en examen pour corruption.

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