Macron courtise les investisseurs étrangers : l'économie française est-elle si attractive ?

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Par Guillaume Petit
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A la veille du début du Forum économique mondial de Davos et en pleine crise sociale, l'Elysée annonce une série d'investissements pour plusieurs milliards d'euros.

A la veille du début du Forum économique mondial de Davos et en pleine crise sociale, l'Elysée annonce une série d'investissements pour au moins 4 milliards d'euros.

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Logiquement, il a choisi de se rendre là où les investissements sont allés. A Dunkerque, dans le nord de la France, où le géant pharmaceutique AstraZeneca compte investir plus de 200 millions d'euros, Emmanuel Macron vante l'attractivité de l'économie française auprès des investisseurs étrangers.

Puis, quelques heures plus tard, opération communication quelque peu plus délicate pour le président français : comment s'afficher avec les PDG de groupes internationaux sous les ors de Versailles sans susciter un peu plus la grogne en France, en pleine contestation sociale ?

A la veille du début du Forum économique mondial de Davos, le président français veut braquer les projecteurs sur ce qui marche dans le pays. Selon Matignon, les investissements étrangers auraient encore augmenté en 2019 après une forte hausse en 2018.

Quels sont les investissements annoncés par l'Elysée ?

L'Elysée avance le chiffre de 4 milliards d'euros d'investissements étrangers provenant de grands groupes.

L'annonce la plus importante concerne la compagnie italo-suisse MSC, qui a passé une commande de deux paquebots aux Chantiers navals de Saint-Nazaire. Montant du contrat : deux milliards d'euros. Un contrat qui devrait générer quatorze millions d'heures de travail, ce qui correspond à la création de 2 400 emplois pendant trois ans et demi, selon l'Elysée.

A cela s'ajoutent deux protocoles d'accord portant sur 4 milliards d’investissements supplémentaires potentiels.

Parmi les autres investisseurs évoqués par l'Elysée : Coca-Cola, qui compte investir pour un montant total d'un milliard d’euros sur cinq ans, le géant pharmaceutique AstraZeneca qui doit investir en tout 500 millions d'euros sur cinq ans, mais aussi de grands groupes tels que FedEx, Mars, Toyota, JP Morgan et des entreprises du secteur médical.

L'Elysée relaie également une double annonce de Manpower (500 emplois francs et 8000 recrutements de CDI intérimaires), la création de 300 emplois par Ericsson, l'ouverture d'un nouveau Youtube Space à Paris en 2020 par Google, ou encore l'ouverture d'un nouveau siège français de Netflix.

La France est-elle de plus en plus attractive ?

En terme d'investissements directs à l'étranger, dans le domaine de l'industrie, oui, si l'on se réfère à l'étude mené par Ernst & Young, un important cabinet d'audit financier et de conseil.

Selon cette étude, la France occupait fin 2018 la 1ère place du classement en Europe, devant l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Mais selon le classement établi par le Forum économique mondial de Davos, qui tient compte d'indicateurs sociaux-économiques plus large, et de données sur le marché du travail et les infrastructures dans le pays, la France se classe 15ème sur 141 derrière l'Allemagne, la Suisse, le Royaume-Uni et le peloton de tête, composé de Singapour, de Hong Kong et des Etats-Unis. Mais la France grappille néanmoins 7 places par rapport à 2018.

Quelques point faibles et un contexte avantageux

Des chiffres plutôt flatteurs qui dissimulent néanmoins quelques points faibles, selon Marc Lhermitte, associé chez Ernst & Young : comme la lisibilité des règles en France, ou encore le coût du travail, qui reste "élevé".

La France bénéficie aussi d'un contexte concurrentiel avantageux : "L’Allemagne est un pays qui est compliqué aujourd'hui pour les investissements étrangers, car la demande industrielle dans leur principes filières, comme l'automobile, est moins forte qu'avant."

Autre élément exogène à prendre en compte : le Brexit, qui constitue "sans doute un problème plus grave" pour le Royaume-Uni, que les conflits sociaux en France ne le sont pour l'économie française, selon Marc Lhermitte. En cause, "l'incertitude" liée au Brexit qui pèse sur les entreprises pour investir à long terme au Royaume-Uni.

Mais si la France bénéficie d'une meilleure image auprès des investisseurs étrangers, tous les Français ne seront pas réceptifs aux arguments du gouvernement.

Après plus d'un mois et demi de grève, ils sont encore nombreux, à l'image de ces manifestants qui étaient réunis ce lundi à Versailles, à continuer de contester la réforme des retraites, et plus largement une politique économique qui mettrait, selon eux, à mal les acquis sociaux.

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