France : avec la fin du nucléaire à Fessenheim, le village doit se réinventer

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Par Laurence Alexandrowicz
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Avec la fin du nucléaire à Fessenheim, le village doit se réinventer : la centrale la plus vieille de France va fermer ses portes le 22 février, et craint de perdre ses habitants et son attrait économique.

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Autrefois, c'était la fierté de l'Alsace, l'une de ses fleurons économiques. La centrale de Fessenheim vit ses dernières heures. Le premier réacteur doit être définitivement arrêté dans 13 jours, et le second, le 30 juin.

Le village de Fessenheim doit se réinventer. Les salariés quittent peu à peu le site, des départs qui pourraient causer environ cinq millions d'euros de perte de revenus pour les commerces de proximité. Alors dans ce supermarché, on s'organise :

"On a beaucoup travaillé avec notre clientèle allemande, explique Olivier Porcu, directeur du Super U de Fessenheim, qui se trouve à trois kilomètres du magasin. On est allé les chercher en distribuant des prospectus, en communicant en Allemagne, en formant nos équipes à la langue allemande, en mettant un double affichage dans le magasin."

Dans la région, certains sont philosophes, comme Daniel Longeron, 65 ans, qui habite Colmar :

"Il faut aller de l’avant maintenant, il faut trouver le moyen de faire une autre énergie."

Mais la plus vieille centrale de France qui ferme, c'est difficile à admettre pour une commune qui a prospéré grâce à EDF.

Et qui cherche de nouvelles pistes, selon son maire Claude Brender.

"La piste Tesla, elle est partie à Berlin. Il y a d’autres pistes mais qui vont sur d’autres sites en France et qu’est-ce qui fait que demain une entreprise choisira Fessenheim plutôt qu’un autre site, sachant qu’on est un peu éloigné de tous ces axes de communication ? Il nous faut des arguments aussi pour rendre cette zone plus attractive".

A la région Grand Est, on y réfléchit. Pour recréer de l'emploi la Région veut développer une nouvelle zone économique et le port fluvial de Colmar Neuf-Brisach. Là encore, un projet binational avec l'Allemagne voisine, pour tourner la page de la centrale.

"Le temps qu’elle soit démantelée, il y a encore quelques dizaines d’années devant nous, rappelle Jean Rottner, président de la région Grand Est. C’est un site qui va rester occupé mais il ne faut pas attendre ces dix ans et la disparition de la centrale pour assurer la transformation économique de ce territoire. C’est à cela que nous travaillons aujourd’hui."

La date prévue du début du démantèlement de Fessenheim, c'est 2025, après presque un demi-siècle de service.

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