France : prolongement du confinement jusqu'au 11 mai

Le président de la République française Emmanuel Macron lors de son discours du 13 avril 2020.
Le président de la République française Emmanuel Macron lors de son discours du 13 avril 2020. Tous droits réservés PASCAL GUYOT/AFP
Par Euronews
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A cette date, les crèches, les écoles, les collèges et les lycées rouvriront "progressivement" mais pas les universités ni les lieux rassemblant du public.

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La période de confinement en France est prolongée jusqu'au 11 mai prochain. L'annonce en a été faite ce lundi soir par le président de la République Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat s'est exprimé juste après les traditionnels applaudissements de 20h.

Le confinement strict de la population a été imposé le 17 mars au nom de la lutte contre le Covid-19.

Ecoles, universités, restaurants

La levée du confinement le 11 mai "ne sera possible que si nous continuons d'être civiques, responsables, de respecter les règles et que si la propagation du virus a effectivement continué à ralentir", a-t-il ajouté.

A la fin du confinement, "à partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées", a-t-il ajouté, mais les universités ne rouvriront pas "avant l'été".

Cette réouverture progressive des écoles a immédiatement suscité inquiétudes et critiques chez les enseignants.

"C'est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai car on nous dit que tous les lieux publics sont fermés, les cinémas, les salles de spectacle, mais pas les écoles alors que l'on sait que c'est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça parait être en contradiction totale avec le reste", a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire.

En revanche, concernant les lieux rassemblant du public (restaurants, cafés et hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées), ils "resteront fermés à ce stade" et "les grands festivals et événements avec un public nombreux, ne pourront se tenir au moins jusqu'à mi-juillet", a annoncé le chef de l'Etat.

Peu après, les organisateurs du festival de théâtre d'Avignon, prévu du 3 au 23 juillet, ont d'ailleurs annoncé son annulation. Mardi matin, le festival de musique des Eurockéennes de Belfort, qui devait se tenir du 2 au 4 juillet, a lui-aussi annoncé son annulation

Tests, masques et autres soins

Dans son allocution, Emmanuel Macron a salué l'engagement notamment du personnel soignant pour contenir l'épidémie.

Lorsque le confinement destiné à lutter contre l'épidémie de coronavirus commencera à être levé en France, le 11 mai, "nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes" pour pouvoir mettre les malades en quarantaine, a affirmé le président Macron. 

   "Nous n'allons pas tester toutes les Françaises et tous les Français, ça n'aurait aucun sens. Mais toute personne ayant un symptôme doit pouvoir être testée. Les personnes ayant le virus pourront ainsi être mises en quarantaine, prises en charge et suivies par un médecin", a ajouté le chef de l'Etat.

Par ailleurs, le président français s'est engagé à ce que, à partir du 11 mai, en "lien avec les maires, chaque Français puisse disposer d'un masque grand public" pour se protéger et protéger les autres contre le coronavirus.

Le locataire de l'Elysée a toutefois indiqué que les personnes âgées et fragiles devraient rester confinées au-delà du 11 mai sans indiquer si cette mesure concernera toutes les personnes âgées, même celles en bonne santé et sans communiquer un âge de référence. Christophe Castaner, le ministre de l'Intérieur interrogé mardi matin sur France Inter, a indiqué que le gouvernement allait présenter "d'ici quinze jours" un plan de l'après-11 mai, où cette question des personnes âgées serait abordée.

"Ratés" français

Alors que les sondages montrent que les Français sont très critiques sur la gestion de la crise, notamment sur la pénurie de masques, Emmanuel Macron a reconnu que la France n'était "à l'évidence pas assez préparée" à cette pandémie, qui a "révélé des failles".

Il y a eu "des insuffisances comme dans tous les pays du monde nous avons manqué de blouses, de gants, de gel hydro-alcoolique, nous n'avons pas pu distribuer autant de masques que nous l'aurions voulu", a-t-il souligné en évoquant des "ratés" dont il faudra "tirer toutes les conséquences en temps voulu".

Mesures économiques "prolongées et renforcées"

"Les mesures de chômage partiel pour les salariés et de financement pour les entreprises seront prolongées et renforcées", a souligné M. Macron.

Pour les artisans, les commerçants, les professions libérales et les entrepreneurs, le chef de l'Etat a en outre "demandé au gouvernement d'accroître fortement les aides" et "de les simplifier". Il a souhaité que les banques puissent "décaler toutes les échéances beaucoup plus massivement qu'elles ne l'ont fait" et insisté que "les assurances doivent être au rendez-vous". Enfin "un plan spécifique" sera mis en oeuvre pour les secteurs qui, comme le tourisme, l'hôtellerie, la restauration, la culture et l'événementiel seront durablement affectés par la crise.

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Frontières et solidarités

Dans son allocution, le président français a indiqué que les frontières de la France avec les pays non-européens "resteront fermées jusqu'à nouvel ordre".

« Il nous faudra rebâtir nos économies », a prédit Emmanuel Macron, précisant que cela passera par des "solidarités et des coopération nouvelles".

Par ailleurs, le dirigeant français s'est engagé à ce que la France et l'Europe "aide" l'Afrique en "annulant massivement" sa dette.

"Nous sommes à un moment de vérité qui impose plus d'ambition, plus d'audace, un moment de refondation", a estimé Emmanuel Macron.

Près de 15 000 morts

La France se rapproche du cap des 15 000 décès depuis le début de l'épidémie du coronavirus, avec 14 967 morts, le pays se situant dans "une phase de haut plateau" a indiqué lundi la Direction générale de la Santé dans un communiqué.

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Il y a eu 335 décès de plus en un jour dans les hôpitaux, pour un total de 9 588 depuis le 1er mars. Par ailleurs, 239 morts supplémentaires ont été enregistrées dans les Ehpad et autres établissements médico-sociaux, soit un total de 5 379 sur la même période.

- avec agences -

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