Pour gérer au mieux le déconfinement, des applications de traçage des malades du Covid-19 sont d'ores et déjà testées. Mais elles suscitent des inquiétudes sur le respect de la vie privée.
PUBLICITÉFaut-il oui ou non utiliser des applications de traçage pour contrôler la pandémie de Covid-19 après le confinement ? De telles applis sont déjà testées en France et en Italie. Mais cette technique pose d'immenses questions quant au respect de la vie privée. La Russie utilise déjà de nombreux outils digitaux pour contrôler la population.
"Si l'on s'intéresse à la Russie, le système de surveillance, la censure sur Internet se sont développés bien avant la pandémie, rappelle Artem Kozlyuk, militant des droits sur Internet. Mais la propagation du virus a donné une impulsion pour développer la technologie visant à contrôler la communication et les mouvements des citoyens."
L'Union européenne prend le respect de la vie privée très au sérieux. C'est pourquoi la Commission a dévoilé il y a peu une série de recommandations pour utiliser ces applications. "Cette application garantira l'anonymat, conformément au droit italien et européen sur la respect de la vie privée" estime Domenico Arcuri, commissaire italien extraordinaire chargé de la lutte contre la pandémie.
Mais les défenseurs de la vie privée s'inquiètent de l'apparition d'un Big Brother et rappellent les décisions prises aux États-Unis après le 11 septembre 2001. "S'il y a une chose que nous avons apprise de la lutte contre le terrorisme ces dernières années, c'est que les mesures d'urgence mises en place perdurent et s'étendent, explique Silkie Carlo, directrice de l'ONG Big Brother Watch. Il ne faut pas s'attendre à ce que l'on revienne à la normale, parce que cela n'arrivera pas."
Pour répondre aux exigences sanitaires tout en respectant la vie privée, des scientifiques et des ingénieurs ont lancé une initiative pan-européenne. Il s'agit d'un outil utilisable par des développeurs d'applications et respectant l'anonymat.