"Il y a le coronavirus ici" : en Bolivie, des écriteaux marquent les maisons des malades suspectés

Un officier de police dans la ville d'El Alto - Bolivie - le 1er juin 2020
Un officier de police dans la ville d'El Alto - Bolivie - le 1er juin 2020 Tous droits réservés AIZAR RALDES/AFP
Par Joël Chatreau
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Au pire temps des grandes pandémies mondiales, on les appelait les "pestiférés". Le gouvernement bolivien semble revenir à ce genre de pratique. Il va faire apposer des écriteaux marquant les habitations des gens suspectés d'avoir contracté le coronavirus, qui mentionnent : "Il y a le Covid-19 ici".

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C'est une mesure décidée par le gouvernement de Bolivie que s'empressent de vouloir suivre à la lettre deux importantes municipalités du pays, et - il faut bien l'avouer - qui donne quelques frissons dans le dos. Comme au temps jadis des grandes pandémies qui ont tant décimé les populations du monde entier, il s'agit pour les autorités de traiter en quelque sorte leurs concitoyens comme des "pestiférés".

Bientôt sur les maisons : "Il y a le Covid-19 ici"

"Il y a le Covid-19 ici" : le ministre bolivien des Travaux publics, Ivan Arias, a révélé sans détour la petite phrase choc. Il a bien l'intention de faire inscrire cette mention sur des écriteaux qui seront apposés sur les habitations des habitants suspectés d'avoir été contaminés par la maladie, mais qui ne veulent pas se confiner.

Voici l'annonce complète qu'a faite le membre de l'exécutif mardi 2 juin :

Pour les gens qui ont le coronavirus et qui ne veulent pas s'isoler, nous allons mettre un panneau sur leur maison qui dira : il y a le Covid-19 ici

Une bonne idée, selon les autorités de La Paz et d'El Alto

Les grandes villes de La Paz et El Alto ont aussitôt approuvé l'idée ministérielle, la justifiant en soulignant que de nombreuses infractions aux mesures sanitaires en vigueur par des personnes à priori infectées avaient lieu au sein de leur population.

Le ministre Ivan Arias a renchéri en s'appuyant sur un exemple de cas extrême de non respect des règles de confinement prescrites, effectivement affligeant : celui d'une famille dont la contamination de ses membres aurait été confirmée, mais qui a menti ouvertement en signant une déclaration sur l'honneur affirmant au contraire que personne n'était infecté au sein de la cellule familiale, cela pour simplement pouvoir embarquer sur un vol intérieur bolivien.

Le nouveau coronavirus a infecté plus de 10 500 personnes en Bolivie. A ce jour, il a fait au moins 300 morts dans ce pays de 11 millions d'habitants.

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