Quelles conséquences après la mort du chef d'Al-Qaïda au Sahel ? Selon les experts, cela pourrait renforcer les luttes de pouvoir entre les différents groupes terroristes et profiter à l'Etat islamique. mais c'est aussi un avertissement de Barkhane aux jihadistes.
Dans le sud de l'Algérie, au lendemain de l'exécution du chef d'AQMI, Al-Qaïda au Maghreb islamique, l'armée algérienne effectue des exercices dans des conditions presque réelles pour augmenter ses capacités de combat. Comme un message, pour rappeler aux terroristes qu'ils ne sont pas invincibles. Abdelmalek Droukdal a été tué par les forces françaises Barkahane le soir du 3 juin. Mais ce succès est teinté d'inquiétudes :
"La disparition de Droukdal pourrait avoir un effet sur AQMI aujourd’hui et peut-être renforcer relativement l’Etat islamique qui pourrait gagner en influence dans le cadre de cette lutte de rivalités qui l’oppose à AQMI dans la région des Trois Frontières" analyse Baba Dakono, expert malien
Les Trois Frontières, c'est cette région aux limites du Mali, du Burkina Faso et du Niger, où se concentrent désormais les violences des différents groupes jihadistes.
Les insurrections vont se poursuivre, mais la mort de Abdelmalek Droukdal montre aux terroristes que Barkhane peut frapper dans leurs rangs. Il était l'un des principaux chefs de la nébuleuse islamiste depuis une vingtaine d'années. Une nébuleuse qui ensanglante la région quotidiennement : au moins 26 villageois ont encore été tués vendredi dans le centre du Mali