Un nouveau candidat à la présidentielle arrêté au Bélarus, le rappel à l'ordre de l'UE

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Tous droits réservés AP Photo/Sergei Grits
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Par Sandrine Delorme
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Ursula Von der Leyen a appelé les autorités biélorusses à respecter la "compétitivité" du scrutin présidentiel du 9 août et le désir de démocratie du peuple.

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Une manifestation de solidarité avec un opposant emprisonné a eu lieu jeudi dans le centre de Minsk, au Bélarus. Pour éviter d'être arrêtés, des centaines de protestataires se sont rassemblés mais en file indienne, avec pour prétexte la signature d'une pétition de soutien au candidat à la présidentielle Viktor Babaryko, interpellé juste avant le dépôt de ses signatures et mis en détention pour blanchiment d'argent.

A cette nouvelle, lors du sommet virtuel jeudi avec les six pays du partenariat oriental, la présidente de la commission européenne Ursula Von der Layen a rappelé aux autorités biélorusses qu'elles étaient dans l'obligation d'assurer des élections présidentielles "compétitives" le 9 août prochain et a appelé à "la libération immédiate de tous les militants détenus arbitrairement".

Un rappel à l'ordre plus que nécessaire : trois opposants à la présidentielle d'août ont déjà été arrêtés. Les autorités du Bélarus ont signé le Partenariat orientale de l'Union européenne en 2009 et un accord d'association en 2017 et à ce titre, elles doivent tenir certains engagements envers le peuple.

Avant les déboires de Viktor Babaryko, d'autres opposants et rivaux déclarés du président Alexandre Loukachenko ont été inquiétés.

Sergueï Tikhanovski, un blogueur dénonçant la corruption et la mainmise de Loukachenko sur le pays, a ainsi été arrêté fin mai et inculpé notamment pour "troubles à l'ordre public". Il risque jusqu'à trois ans de prison.

Puisqu'il est dans l'incapacité de se présenter, son épouse Svetlana Tikhanovskaïa cherche à le faire à sa place. Elle a dit avoir reçu des menaces.

Ces nouveaux visages dans le paysage politique biélorusse avaient dynamisé la campagne présidentielle dans un pays où les scrutin sont d'habitude une formalité.

Figure historique de l'opposition, Mikola Statkevitch, purge lui une peine de 15 jours de prison pour une manifestation non autorisée, condamnation qui l'empêche de présenter sa candidature à l'élection présidentielle.

Depuis 1994, aucune opposition n'a pu s'ancrer dans le paysage politique biélorusse. Nombre de ses dirigeants ont été emprisonnés, et en 2019, aucun opposant n'a été élu au Parlement.

Les résultats des quatre dernières élections présidentielles n'ont pas été reconnus comme justes par les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui ont dénoncé des fraudes et des pressions sur l'opposition.

Malgré cela, l'Union européenne a levé en 2016 la plupart des sanctions qui visaient Minsk depuis 2010, année marquée par la répression particulièrement sévère de manifestations d'opposition et l'emprisonnement de plusieurs opposants.

Aucun n'opposant n'a été élu aux législatives de l'an passé.

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