Union Européenne : Sofia dénonce la réforme des transports routiers

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La Bulgarie s'oppose fermement au "paquet mobilité", sur lequel le Parlement européen doit se prononcer cette semaine au terme de trois ans d'intenses tractations. Un texte destiné à mettre à mal le dumping social.

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La réforme du transport routier semble à portée de main : le Parlement européen doit se prononcer cette semaine sur le paquet mobilité, au terme de trois ans d'âpres négociations.

Un texte destiné à réduire le dumping social, sous l'impulsion de la France, et à harmoniser les règles : il prévoit une application du salaire local, et un repos obligatoire toutes les quatre semaines.

Mais la Bulgarie s'élève contre ces directives, qui viendraient pénaliser son économie, et dans le pays, les entreprises s'adaptent déjà.

"Nous avons dû ouvrir trois nouveaux centres logistiques à travers l'Europe pour couvrir le continent", lance Angel Trakov, dirigeant d'une entreprise de transport bulgare. "La facture se compte en millions. J'ai dû me préparer à ces nouvelles restrictions afin de rester compétitif. La délocalisation est la seule solution. Je vais me débrouiller, mais comment vont faire les petites entreprises qui n'ont que quelques camions ? Elles représentent 75 % de notre organisation professionnelle".

Les transporteurs bulgares et leurs syndicats voient derrière cette réforme une volonté de favoriser leurs concurrents européens.

"Les transporteurs d'Europe de l'Est au sein de l'Union européenne seront lourdement désavantagés par rapport aux entreprises d'Europe de l'Ouest", note Yordan Arabadjiev, représentant du syndicat bulgare des transporteurs internationaux, "mais aussi par rapport à celles des pays tiers, notamment de Turquie, de Serbie, de Moldavie ou d'Ukraine, et elles ne seront pas concernées par le paquet mobilité".

Une autre préoccupation avancée est celle de l'impact environnemental que pourrait avoir un retour en force du transport routier, alors que près de la moitié des camions reviennent à vide dans leur pays d'origine.

"A l'approche du vote final sur le paquet mobilité de l'UE, le texte reste plus clivant que jamais", indique Damian Vodenitcharov, reporter pour Euronews. "Selon les sociétés de transport bulgares, très peu réponses ont été apportées à leurs principaux sujets d'inquiétude. Et il a été aussi difficile d'obtenir des marques de soutien au sein du Parlement européen".

Pour le député européen bulgare Angel Djambazki, cette réforme ravive l'opposition entre pays de l'est et pays de l'ouest en Europe.

"C'est du bolchevisme pur et simple et du communisme", assure-t-il, "c'est une OPA. J'ai du mal à expliquer comment cette action anti-concurrentielle et contraire à l'économie de marché peut se justifier. Quand je parle avec d'autres députés européens, j'ai l'impression que trois sur quatre agissent en connaissance de cause, mais suivent la ligne du parti et la ligne nationale".

En Bulgarie, de nombreuses PME, qui dominent largement le secteur du transport routier, redoutent la faillite.

Près de la moitié d'entre elles pourraient ne pas survivre à la réforme européenne, qui devrait faire reculer de trois points l'économie bulgare.

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