Coronavirus : à Leicester, textile et bouches cousues

Coronavirus : à Leicester, textile et bouches cousues
Tous droits réservés Joe Giddens/AP
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Par Luke Hanrahan
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Euronews a la preuve que des usines continuent de fonctionner malgré le confinement imposé dans la ville, dans des conditions "proches de la détention" d'après un salarié.

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A Leicester, en Angleterre, le Covid-19 circule toujours et la ville reste confinée. Pourtant, Euronews en a la preuve, des usines de textiles continuent de faire travailler leurs employés... Dans conditions proche de la détention, d'après l'un d'eux.

Faisal Bashir est un concessionnaire automobile du quartier de la ville qui abrite de nombreuses usines de textiles. Il confirme que les conditions sanitaires n'y sont pas réunies.

"Si vous entrez, vous verrez que c'est plein de monde. Des centaines de personnes, ils n'ont pas de masque, il n'y a pas de distance de sécurité, rien."

Notre reporter Luke Hanrahan a sillonné les rues de ce quartier et filmé des salariés en train de charger des marchandises, tandis que d'autres semblaient se rendre au travail. En approchant des sorties, il s'est aperçu que d'autres cargaisons étaient en cours.

Il a été interpellé de manière agressive par des membres du personnel qui s'étaient aperçus qu'il filmait. Les témoignages sont rares sur les conditions de travail dans ces usines.

"Personne ne parlera"

"Ici, dans ce quartier de Leicester, il y a un sentiment palpable d'anxiété et de suspicion. Des associations disent que c'est souvent la peur de représailles qui décourage les gens de se manifester et d'expliquer comment ils sont exploités", résume notre journaliste Luke Hanrahan.

Justine Currell, directrice de l'ONG "Unseen, explique : "Ceux qui s’exprimeront devront en affronter les conséquences. C'est pourquoi nous avons ce problème, parce que les propriétaires d'usines partent du principe que personne ne parlera."

Interrogé au micro d'Euronews, le député travailliste Jon Ashworth, élu dans le sud de Leicester, demande que les travailleurs soient protégés. "Je n'accepte pas que des personnes qui se voient refuser l’accès aux aides publiques soient contraintes à travailler ainsi. C'est injuste. C'est criminel", estime-t-il.

Le député conservateur Andrew Bridgen affirme pour sa part avoir reçu l'assurance du ministre de l'Intérieur que des mesures allaient être prises pour remédier à la situation des salariés précaires.

L'élu et homme d'affaires explique l'inaction du gouvernement par ces mots : "Je pense qu'il y a une certaine discrimination raciale. Ce que nous avons vu à Leicester, c'est l'échec systémique des protections fondamentales sensées empêcher cette situation. Certains organismes ont fermé les yeux, c'est évident."

Reste à savoir ce que le gouvernement fera pour améliorer le sort de ces travailleurs de Leicester.

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