La sonde Al-Amal en route pour Mars, c'est la première mission arabe dans l'espace

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Par Euronews
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🛰️ Cette mission, la première entreprise par les Émirats arabes unis, doit nous en apprendre plus sur le climat de la planète rouge.

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"Al-Amal" (Espoir en français, Hope en anglais), la première mission spatiale arabe vers Mars, menée par les Emirats arabes unis, a enfin pu débuter. Après un report la semaine dernière pour cause de mauvaises conditions météos, l'engin non habité a décollé du centre spatial de Tanegashima, dans le sud-ouest du Japon la nuit dernière. 

La sonde de 1 350 kg, de la taille d'un 4x4, va maintenant mettre sept mois pour parcourir les 493 millions de kilomètres jusqu'à Mars, à temps pour marquer le 50e anniversaire de l'unification des sept émirats en 2021.

"Aujourd'hui est une étape très importante dans l'histoire des Emirats arabes unis et dans celle du monde arabe, le lancement de la première mission arabe dans l'espace" a déclaré Omran Sharaf, chef de projet de la mission.

La préparation du lancement a été tendue pour l'équipe ici présente qui travaille déjà sur cette mission depuis 6 ans. La pandémie de coronavirus a imposé un calendrier serré, puis le mauvais temps sur le site de lancement au Japon, a causé d'autres retards de dernière minute.

"A partir de juillet-août, c'est la fenêtre qui vous permet de vous rendre sur Mars. Si on ne pouvait pas partir dans cette fenêtre de lancement, on aurait dû attendre deux ans... Nous avons anticipé, pensé aux choses que nous pourrions affronter en matière de risque, de calendrier, etc. Le Covid 19 n'en faisait pas partie, c'est certain" nous explique Mohsen Am Awadhi, ingénieur système senior de la mission.

La sonde, de fabrication émiratie, est le premier engin spatial développé par un pays arabe pour aller mener une mission d'exploration martienne.

Si vous allez trop vite, vous ratez Mars et si vous allez trop lentement, vous vous écrasez sur Mars.
Omran Sharaf
Directeur de la mission "Emirates Mars"

« Les gens pensent que le lancement de la sonde est le moment le plus important, et je réponds que non », explique Omran Sharaf, le directeur de la mission "Emirates Mars". « Atteindre Mars est une autre phase très importante de la mission. C'est ce que l'on appelle l'insertion dans l'orbite de Mars »poursuit-il. « Si vous allez trop vite, vous ratez Mars et si vous allez trop lentement, vous vous écrasez sur Mars » prévient-il.

Cette mission doit permettre d'en apprendre davantage sur l'atmosphère et la météo de la planète rouge, qui recèlent encore bien des mystères.

« Ce que nous allons faire sur Mars, c'est étudier le climat durant toute une année martienne » détaille Sara Al-Amiri, la ministre d'État des EAU en charge des sciences avancées. « C'est approximativement deux années terrestres. Nous allons mieux comprendre la dynamique du système météorologique, ce qui se passe sur une année entière et au fil de la journée, et quelles sont les variations saisonnières sur les deux hémisphères de Mars », précise-t-elle.

Les réponses à ces questions sont très attendues par la communauté scientifique en Europe, aux États-Unis et au-delà car elle permettront sans doute de comprendre pourquoi le climat de la planète a évolué aussi radicalement au cours de son existence.

« Nous savons que Mars avait une atmosphère beaucoup plus épaisse dans le passé » rappelle Mark McCaughrean, consultant scientifique senior pour la science et l'exploration auprès de l'Agence Spatiale Européenne. « Il y faisait aussi beaucoup plus chaud et il y avait de l'eau à l'état liquide à la surface. Donc l'objectif de cette mission et d'autres études menées par Maven ou d'autres satellites comme le Trace Gas Orbiter de l'ESA est d'essayer de comprendre la manière dont l'atmosphère se perd sur Mars. Il ne s'agit pas seulement de fanfaronner et de dire "Nous sommes sur Mars". Il s'agit de servir la science, ce qui est très bien », explique également Mark McCaughrean.

Le lancement de la sonde Al-Amal intervient au cours d'un mois très chargé pour l'exploration martienne. La NASA s'apprête à lancer une mission pour installer un robot et un drone sur la planète, et la Chine est censée lancer elle aussi sa toute première mission sur Mars en juillet.

La sonde Al-Amal s'inscrit dans un projet plus important : l'établissement d'un habitat humain sur Mars dans les 100 prochaines années.

Dubaï, le plus célèbre des sept émirats, a engagé des architectes pour imaginer une ville martienne et la recréer dans son désert sous le nom de "Science City", pour un coût d'environ 500 millions de dirhams (plus de 120 millions d'euros).

Plusieurs dizaines de sondes, pour la plupart américaines, sont parties pour la planète rouge depuis les années 1960. Beaucoup n'ont pas réussi à atteindre leur destination.

La volonté d'explorer Mars s'est ensuite amoindrie jusqu'à la confirmation, il y a moins de dix ans, que de l'eau avait coulé à sa surface.

"Nous avons une stratégie pour contribuer à l'effort mondial de développement des technologies et des travaux scientifiques qui seront utiles le jour où l'humanité décidera d'envoyer un homme sur Mars", a déclaré Omran Sharaf.

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