La sécheresse s'installe en France, alors qu'un nouvel épisode caniculaire est attendu en fin de semaine. Plus de 70 départements sont désormais concernés par des mesures de restrictions concernant l'utilisation de l'eau.
Alors qu'une vague de forte chaleur est attendue en fin de semaine, la situation est déjà très préoccupante en France. Ce mardi, 73 départements français sont déjà concernés par des arrêtés préfectoraux limitant l'usage de l'eau. Plus d'une vingtaine de départements connaissent même des situations de crise, dont l'ensemble du territoire de la Haute-Vienne.
Ce constat est en partie dû au régime climatique qu'a connu la France le mois dernier. Juillet 2020, qui s'est terminé avec un thermomètre qui a dépassé les 40° dans de très nombreuses localités de l'Hexagone, a été en effet le mois de juillet le plus sec depuis 1959 a indiqué Météo France.
Du 1er au 28 juillet, les précipitations moyennes n'ont représenté que 28% des valeurs normales sur l'ensemble du pays selon l'agence météorologique publique française. Les régions du Sud-Ouest à la vallée de la Loire et au Nord-Est ont été particulièrement marquées par cet important déficit prolongé de pluies, une situation caractérisée par les spécialistes de sécheresse météorologique.
La végétation durement touchée
Corollaire de cette absence des pluies, les sols du pays sont plus asséchés qu'à l'accoutumée. Les valeurs enregistrées sont particulièrement basses dans le Grand-Est. Cette sécheresse agricole, correspond à un déficit en eau des sols superficiels, soit de 1 à 2 m de profondeur. Cette faible présence de l'eau altère ainsi le bon développement de la végétation.
Que ce soit dans l'est ou le sud-ouest de la France, de nombreux arbres sont particulièrement touchés par cette sécheresse, en témoigne le grand nombre de feuilles qui tapissent déjà leur base. Les plantations agricoles pâtissent également de cette situation.
Cette sécheresse agricole "est à surveiller", note Météo France, dans la région du Grand-Est, ainsi qu'en Auvergne-Rhône-Alpes, dans les Hauts-de-France ainsi qu'en Basse-Normandie.
Cette situation (sécheresse, forte température) favorise le développement des incendies, à l'image de celui qui a réduit en cendres plus de 160 hectares de forêt et de végétation dans la commune d’Anglet au Pays basque dans le département des Pyrénées-Atlantiques.
Assèchement des courts d'eau
Le plus grand fleuve français, la Loire, connaît actuellement une forte baisse de son débit. La préfecture du département du Maine-et-Loire, par exemple, a ainsi mis en place de nombreuses restrictions en raison de la situation.
Des courts d'eau ont même complément disparu dans le Grand-Est, à l'image du Doubs qui est complètement à sec. En lieu et place des poissons qui devraient normalement cheminer, le lit de la rivière est aujourd'hui un nouveau lieu de pâture pour les bovins.
Ce phénomène avait été déjà observé il y a deux ans, où cette rivière avait été totalement à sec pendant plus de six mois.
La sécheresse hydrologique caractérise cette situation lorsque le niveau des lacs, des rivières et des nappes souterraines est anormalement bas. Concernant les nappes phréatiques, les dernières données disponibles remontent au 1er juillet dernier.
Le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), l'organisme public français de géologie avait indiqué qu'en juin dernier, les niveaux étaient "majoritairement repartis à la baisse" bien que la situation était, dans l'ensemble, satisfaisante en raison des fortes précipitations hivernales. Dans certaines régions, notamment dans le Grand-Est, la baisse était toutefois déjà bien marquée.
Une situation qui pourrait s'aggraver ?
La France va faire face en fin de semaine à une nouvelle vague de chaleur. Météo France a indiqué que si elle serait moins intense que la précédente, cet épisode devrait être "plus long et plus sévère". Des pointes à 38° ou 40° sont ainsi localement attendues dans le pays.
Pour les agriculteurs, ces épisodes caniculaires à répétition, deviennent de plus en plus problématiques. Vendredi dernier, le ministère français de l'agriculture a ainsi autorisé l'utilisation des jachères pour les éleveurs dans 47 départements touchés par la sécheresse.
Cette autorisation va donc permettre d'utiliser les surfaces mise en jachère (soit les terres non-cultivées pour limiter la surproduction) afin de produire du fourrage ou de faire pâturer les troupeaux.