Au moins 2 personnes ont été tuées lors des manifestations anti-Loukachenko à Minsk

Hommage à l'une des victimes
Hommage à l'une des victimes Tous droits réservés AP Photo
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Par Joanne MassardAnnelise Borges
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La compagne de l'un des manifestants décédé à Minsk a accepté de témoigner pour Euronews. Elle demande que justice soit faite et ne croit pas à la version des autorités au sujet de la mort de son compagnon.

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Le régime d'Alexandre Loukachenko, en place depuis 26 ans, traverse la pire crise de son histoire.

Depuis plusieurs jours, le monde découvre avec stupeur, les images de la petite nation post-soviétique. La police anti-émeute utilise des gaz lacrymogènes, des matraques et selon certains témoins, des munitions réelles contre ceux qui protestent contre la victoire électorale contestée de Loukachenko.

Au moins deux personnes sont décédées lors de ces manifestations. Alexandre Taraïkovski en fait partie. Il a pris part au mouvement le lundi 10 août. Selon les autorités, il serait mort en voulant lancer une grande sur la police, qui aurait explosé dans sa main.

Aujourd'hui sa compagne, Alena Herman, soutien que son corps ne présente aucune preuve permettant de valider la version des autorités. "Il n'y avait aucun signe de brûlure sur ses mains, son corps ou sa tête. On ne voyait que des points de suture. Sur sa poitrine, il y avait ce qui ressemblait à une blessure cousue et une grosse contusion".

Selon elle, il a fallu deux jours complets aux autorités pour informer la famille de la mort de son compagnon. Ce même jour, une vidéo a été diffusée. Elle montre Alexandre Taraïkovski face aux policiers."Il n'était pas armé. Vous pouvez voir qu'il marchait les bras en l'air et leur disait quelque chose, on aurait dit qu'il disait : regardez-moi, me voilà, seul, sans arme, marchant vers vous... Pourquoi n'ont-ils pas tiré sur ses jambes ? Qui va être responsable de sa mort ?" poursuit-elle.

Sur les lieux du drame lundi, certains sont venus déposer des fleurs et des automobilistes ont klaxonné en signe de soutien. Pour beaucoup d'entre eux désormais, cet endroit est devenu un symbole de la douleur infligée au pays tout entier."Tout ce qui se passe dans notre pays est un désastre total. Nous avons toléré Lukashenko pendant 26 ans... nous n'en pouvons plus. Et maintenant, des gens sont assassinés... vraiment assassinés. Qu'est-ce qu'il faut faire ?" témoigne un passant.

Le président Loukachenko dit vouloir défendre le Bélarus contre le chaos

De son côté, le président Loukachenko dit vouloir défendre le Bélarus contre le chaos.

Lundi, il a a répondu de manière stupéfiante aux manifestants; il a déclaré qu"il n'y aura pas de nouvelles élections à moins qu'il ne soit tué".

Pour Alena, il y a eu assez de morts dans le pays. L'accent devrait désormais être mis sur la reconstruction d'un Bélarus plus juste. "Je vois encore dans ma tête son t-shirt couvert de sang, comment il s'est tenu et comment il est tombé". Je veux que les responsables soient jugés pour ce qu'ils ont fait."

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