Le drame avait provoqué une vive émotion à l'international, amenant à la création d'un tribunal spécial par l'ONU le 30 mai 2007.
La statue de l'ancien Premier ministre libanais a résisté à l’explosion qui a dévasté Beyrouth. Tout un symbole quand on sait que son assassinat a changé le visage de la politique du Liban, la scindant en deux grandes factions, l'une pro-occidentale, l'autre influencée par l'Iran et la Syrie.
Il y a 15 ans, en février 2005, un kamikaze fait sauter une camionnette remplie d'explosifs au passage du convoi blindé de Rafic Hariri. Au total, 22 personnes sont tuées. L'attaque fait plus de 200 blessés.
Politicien sunnite, Rafic Hariri était tourné vers l'occident à l'inverse du Hezbollah, soutenu par Téhéran. Tous les accusés jugés par contumace par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) étaient des membres présumés du mouvement chiite.
"Cela va envoyer un message fort. Cela veut dire qu'une organisation au Liban, et ailleurs au Moyen-Orient, a, jusqu'à présent, utilisé l'assassinat politique pour placer un pays sous son contrôle", estime l'ancien député libanais, Marwan Hamadeh.
La mort de Rafic Hariri, dans laquelle quatre généraux libanais prosyriens avaient été dans un premier temps accusés d'être impliqués, avait déclenché à l'époque une vague de manifestations, entraînant le retrait des troupes syriennes après près de 30 ans de présence au Liban.
Le Hezbollah, allié du régime syrien et de l'Iran, a toujours nié une quelconque responsabilité et ne reconnaît pas le Tribunal spécial.
Hassan Nasrallah, le chef du "Parti de Dieu", dénonce dans l'attentat de 2005, un complot israélien destiné à torpiller le Hezbollah.
Ce jugement arrive dans un Liban déjà en pleine tourmente après l'explosion du port de Beyrouth il y a quinze jours et des mois de très grave crise économique.
Ce mardi, le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), basé à La Haye, aux Pays-Bas, a observé une minute de silence pour les victimes de l'explosion du 4 août. Il avait aussi reporté la lecture du verdict. Elle était initialement prévue le 7 août, trois jours après la catastrophe. Ce report avait été décidé "par respect" pour les 177 morts et plus de 6 500 personnes blessées" dans l'explosion.