La Colombie secouée par une série de massacres

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Tous droits réservés AP / Fernando Vergara
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Par Marc Bouchage avec AFP
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Des groupes armés financés par le trafic de drogue ont fait 33 morts en onze jours dans diverses régions de la Colombie, un des bilans les plus lourds de la violence dans ce pays depuis la signature de l'accord de paix de 2016, ont annoncé samedi les autorités.

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Des groupes armés financés par le trafic de drogue ont fait 33 morts en onze jours dans diverses régions de la Colombie, un des bilans les plus lourds de la violence dans ce pays depuis la signature de l'accord de paix de 2016, ont annoncé samedi les autorités.

Dix-sept de ces meurtres ont été perpétrés vendredi et samedi. Onze personnes ont d'abord été tuées dans des attaques survenues dans des régions frontalières avec le Venezuela et l’Équateur.

Et samedi un "nouveau massacre" a été commis qui a fait "au moins six morts" et deux "disparus", a indiqué dans une vidéo postée sur internet Jhon Rojas, gouverneur de Nariño (sud-ouest), une des régions touchées par ces violences.

Ces tueries ont suivi peu ou prou le même scénario : un groupe armé fait irruption, et ouvre le feu dans un endroit isolé ou emmène les victimes, pour la plupart des jeunes gens, pour abandonner ensuite leurs corps.

Selon le gouverneur, le président colombien Iván Duque doit participer à une réunion avec les autorités du Sud-ouest du pays pour examiner la recrudescence de la violence financée par le narcotrafic.

"Nous allons créer une unité spéciale, une unité d'élite, une unité composée de nos meilleurs hommes dans les différentes forces afin d'identifier et de poursuivre en justice ceux qui ont participé à ces homicides collectifs", a déclaré samedi Carlos Holmes Trujillo, le ministre colombien de la défense lors d'un déplacement à Arauca, où s'est produit l'un des massacres la veille.

Les Nations Unies avaient répertorié jusqu'ici 33 massacres en 2020 en Colombie, dans des territoires en proie aux groupes armés, où dominent l'économie souterraine, la pauvreté et "une présence de l'Etat limitée".

L'ONU répertorie comme "massacre" tout assassinat d'au moins trois personnes perpétré au même moment par le même auteur ou groupe d'auteurs.

Des groupes de délinquants seraient responsables de 78% de ces meurtres. La grande majorité (80%) est par ailleurs localisée dans des départements où se trouvent "des enclaves de production illégale de coca", selon l'ONU.

1000 leaders sociaux assassinés depuis novembre 2016

Les massacres qui endeuillent le pays depuis le début de l'année ont été majoritairement recensés dans les départements qui présentent déjà un taux très élevé d'assassinats de leaders sociaux comme le Cauca, le Nariño ou Antioquia.

Dans ces territoires, la violence n'a jamais cessé depuis la signature des Accords de paix entre l'ancienne guérilla des Farc et le gouvernement colombien en novembre 2016. Selon l'ONG Indepaz, de novembre 2016 au 21 août 2020, un millier de leader sociaux, de défenseurs des droits humains ou de l'environnement ont été assassinés dans le pays.

Depuis des mois, des voix s'élèvent pour dénoncer le manque de protection de la part du gouvernement colombien pour garantir la sécurité de ces personnes.

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