Islam radical en France : une cinquantaine d'associations dans le collimateur des autorités

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Par Euronews avec AFP
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🇫🇷 En pleine vague d'hommages au professeur Samuel Paty, l'exécutif a continué de durcir le ton contre l'islamisme et la haine en ligne.

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En pleine vague d'hommages au professeur Samuel Paty, l'exécutif a continué mardi de durcir le ton contre l'islamisme et la haine sur les réseaux sociaux, quatre jours après l'attentat dont les enquêteurs tentent toujours de préciser les circonstances.

Les policiers antiterroristes, qui recherchent d'éventuelles complicités, s'intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre l'assaillant et le parent d'élève, actuellement en garde à vue, qui avait appelé à la mobilisation après un cours sur la liberté d'expression dispensé par M. Paty le 5 octobre.

Au total, 16 personnes étaient en garde à vue en fin de journée, dont cinq collégiens, pour comprendre comment Abdoullakh Anzorov, réfugié d'origine russe tchétchène, a pu retrouver et identifier M. Paty, 47 ans, avant de le décapiter vendredi près de son établissement de Conflans-Sainte-Honorine. Six d'entre elles ont été relâchées mardi soir, a appris l'AFP auprès de sources judiciaires.

Le gouvernement va intensifier son action

L'entourage familial du tueur est également toujours interrogé, ainsi que le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avait accompagné le parent d'élève dans sa mobilisation sur les réseaux sociaux. Le parquet antiterroriste doit très bientôt décider du sort des gardés à vue.

A la veille de l'hommage national qu'il rendra à M. Paty dans la cour de la Sorbonne, Emmanuel Macron a promis mardi "d'intensifier" l'action du gouvernement contre les partisans de l'islamisme politique, plus que jamais dans le collimateur des autorités.

"Il ne s'agit pas de faire de nouvelles déclarations (...) ce sont des actes qui sont attendus par nos concitoyens. Ces actes s'intensifieront", a déclaré le chef de l'Etat à Bobigny, avant d'annoncer la dissolution dès mercredi du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, fondé par M. Sefrioui.

Une vaste opération policière est lancée depuis lundi dans la mouvance islamiste après l'assassinat il y a quatre jours de l'enseignant Samuel Paty, auquel sera rendu mercredi un hommage national.

Dès mercredi, le collectif pro-palestien Cheikh Yassine, "directement impliqué" dans l'assassinat, selon Emmanuel Macron, sera dissous en Conseil des ministres, et "des décisions de ce type à l'encontre d'associations, de groupements d'individus, suivront dans les prochains jours et les prochaines semaines", selon le chef de l'Etat.

Depuis l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, Emmanuel Macron a fait de ce dossier sa priorité absolue et compte muscler la loi contre les séparatismes qui doit être présentée le 9 décembre en Conseil des ministres et dont il avait exposé les grandes lignes début octobre aux Mureaux (Yvelines).

Les réseaux sociaux en ligne de mire

Une cinquantaine d'associations, soupçonnées d'accointances avec l'islam radical, sont au total dans le collimateur des autorités, notamment le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) et l'ONG humanitaire BarakaCity qui contestent les accusations portées contre elles.

Les autorités ont également ordonné la fermeture de la mosquée de Pantin, qui doit être effective mercredi pour avoir relayé sur sa page Facebook une des vidéos dénonçant le cours sur les caricatures de Samuel Paty. Mardi, sur place, les fidèles s'estimaient injustement "punis" par cette décision.

Autre volet de la réplique gouvernementale, le Premier ministre Jean Castex a annoncé la création prochaine d'un "délit de mise en danger par la publication de données personnelles" sur internet afin de "reprendre le sujet" de la haine en ligne.

Dans un communiqué, les collègues de Samuel Paty ont, eux, exprimé leur "vive inquiétude face à l'impact des réseaux sociaux", "véritable fléau" dans l'exercice de leur métier.

Dans la matinée, la ministre déléguée à la citoyenneté Marlène Schiappa avait reçu les patrons France des réseaux sociaux et des plateformes pour les appeler "à la responsabilité" face au "cyber-islamisme".

Marche blanche et hommage à l'Assemblée nationale

La journée de mardi a par ailleurs été rythmée par des hommages au professeur d'histoire-géographie, dont la mort a soulevé une vive émotion. À Conflans-Sainte-Honorine, une marche blanche a réuni en fin de journée des milliers de personnes venues saluer la mémoire de M. Paty et dire non à la "barbarie". "On est là pour défendre la liberté d'expression en soutien à l'équipe enseignante, en protestation contre tous ces actes de barbarie", a expliqué à l'AFP Mehdi, 39 ans, habitant de Conflans venu avec sa fille de 11 ans.

Nathalie Allemand, 50 ans, est venue accompagnée de son fils, dont Samuel Paty était le professeur principal: "C'était important de venir avec mon fils pour qu'il digère. Il est choqué, il n'a pas pleuré".

Plus tôt à l'Assemblée, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé que Samuel Paty serait décoré de la Légion d'honneur et que son fils de 5 ans serait "pupille de la nation".

Réunis sur les marches du Palais Bourbon, l'ensemble des députés, ceints de leur écharpe tricolore et masque anti-Covid sur le visage, ont observé en début d'après-midi une minute de silence en sa mémoire.

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Hommage plus discret, Brigitte Macron a écrit une lettre révélée par le Parisien dans laquelle elle salue le travail des enseignants.

"Aujourd'hui avec vous, nous sommes tous profs", écrit l'épouse du chef de l'Etat, elle-même ancienne enseignante. "Etre prof (...) c'est transmettre et anticiper (...) C'est entrer dans une classe et s'y sentir à sa juste place (...) C'est développer l'esprit critique (des élèves) pour les rendre libres", poursuit-elle.

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