Donald Trump crie "victoire" après la normalisation des relations diplomatiques Soudan/Israël

C'est dans le Bureau ovale de la Maison Blanche que le président américain a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait "la paix".
C'est dans le Bureau ovale de la Maison Blanche que le président américain a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait "la paix". Tous droits réservés Photo : Alex Brandon (Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved.)
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Par Euronews avec AFP
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La normalisation des relations entre Israël et le Soudan, sous l'égide des États-Unis, est un "formidable revirement" pour l’État hébreu, mais un "péché politique" selon les Palestiniens.

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Donald Trump a revendiqué vendredi, à 11 jours de la présidentielle américaine, une "énorme victoire pour la paix dans le monde" en annonçant qu'Israël et le Soudan avaient accepté de normaliser leurs relations diplomatiques.

C'est dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, entouré notamment de son ministre des Affaires étrangères Mike Pompeo et de son gendre et conseiller Jared Kushner, que le président américain a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait "la paix".

D'autres pays arabes devraient suivre

Il a également affirmé qu'"au moins cinq" autres pays arabes voulaient normaliser leurs relations avec l'Etat hébreu, et dit s'attendre à ce que l'Arabie saoudite figure parmi eux.

M. Trump était au téléphone, sur haut-parleur, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son homologue soudanais Abdallah Hamdok.

Ce dernier a remercié le président américain d'avoir décidé de retirer son pays de la liste des Etats soutenant le terrorisme, sur laquelle il figurait depuis 1993, affirmant que cette décision aurait un impact économique majeur.

"Nous agrandissons le cercle de la paix si rapidement grâce à votre leadership", a dit de son côté Benjamin Netanyahu, applaudissant aussi un "formidable revirement" de la part du Soudan.

L’Égypte, seul État arabe avec la Jordanie à reconnaître Israël jusqu'au mois dernier, a salué cette annonce.

Donald Trump s'est réjoui sur Twitter d'une "ÉNORME victoire aujourd'hui pour les États-Unis et pour la paix dans le monde" qui arrive pour lui juste avant la présidentielle du 3 novembre.

"Le Soudan a accepté un accord de paix et de normalisation avec Israël ! Avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn, cela fait TROIS pays arabes en seulement quelques semaines. D'autres vont suivre !", a-t-il écrit.

Émirats arabes unis et Bahreïn avaient signé ces accords avec Israël lors d'une cérémonie en grande pompe, organisée à la Maison Blanche.

L'un des sujets sensibles dans ces accords de normalisation était la question de la vente d'avions de combat américains F-35 aux Emirats arabes unis, qui menaçait selon des responsables israéliens l'avantage technologique de l'Etat hébreu au Moyen-Orient.

Benjamin Netanyahu a annoncé vendredi qu'Israël ne s'opposerait pas à la vente de matériel militaire américain aux Emirats, consolidant encore cette entente.

Liste noire

Washington a multiplié les pressions pour que le Soudan normalise ses relations avec Israël avant l'élection présidentielle du 3 novembre, en assurant qu'il n'y avait aucun lien avec la levée des sanctions américaines contre le pays, mais de nombreux observateurs estimaient le contraire.

A Gaza, le mouvement islamiste Hamas a dénoncé "un péché politique qui nuit au peuple palestinien et à sa juste cause, nuit aussi à l'intérêt national du Soudan (...) et ne bénéficie qu'à Netanyahu".

La présidence palestinienne a aussi "condamné" et "rejeté" l'accord.

Juste avant l'annonce de l'agrément entre les deux pays, la Maison Blanche a annoncé que Donald Trump allait retirer le Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme.

Le président "a informé le Congrès de son intention d'annuler formellement la désignation du Soudan comme État parrain du terrorisme", a indiqué l'exécutif américain.

Cette annonce intervient après que le Soudan a "accepté de résoudre certaines demandes des victimes américaines du terrorisme et leurs familles. Hier, en application de cet accord, le gouvernement de transition du Soudan a transféré 335 millions de dollars sur un compte séquestre pour ces victimes et leurs familles", a précisé la Maison Blanche.

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Il s'agit notamment des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des États-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui avaient fait plus de 200 morts.

Le Soudan, jadis paria de la communauté internationale pour avoir accueilli le chef d'Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990, a été condamné à verser de telles indemnisations par la justice américaine.

L'accord ouvre la voie à "un nouvel avenir de collaboration et de soutien à la transition historique en cours" au Soudan, selon la Maison Blanche.

L'exécutif a enfin appelé le Congrès américain à adopter la loi nécessaire pour mettre en œuvre l'accord.

Les États-Unis ont renoué avec Khartoum déjà sous l'ex-président démocrate Barack Obama, lorsque l'ex-président soudanais Omar el-Béchir a commencé à coopérer dans la lutte antiterroriste et joué le jeu de la paix au Sud-Soudan.

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La révolution qui a balayé Omar el-Béchir n'a fait qu'accélérer le mouvement.

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