Venezuela : le ténor de l'opposition Leopoldo Lopez a quitté Caracas pour l'Espagne

Venezuela : le ténor de l'opposition Leopoldo Lopez a quitté Caracas pour l'Espagne
Tous droits réservés Martin Mejia/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Euronews avec AFP
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Figure de l'opposition au président Nicolas Maduro, Leopoldo Lopez était réfugié depuis 18 mois au sein de la résidence de l'ambassadeur d'Espagne à Caracas.

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Il s'était réfugié pendant 18 mois au sein de la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Caracas. Leopoldo Lopez, l'une des figures de l'opposition à Nicolas Maduro, a quitté en secret le Venezuela, direction l’Espagne, où il est arrivé ce dimanche.

"Je peux confirmer qu'il a quitté l'ambassade de sa propre volonté et qu'il est parti en secret, de façon clandestine, du Venezuela en passant la frontière avec la Colombie", a déclaré à l'AFP son père Leopoldo Lopez, qui vit en Espagne.

L'opposant a quitté la résidence "il y a deux jours environ" et a passé la frontière avec la Colombie vendredi, a ajouté son père. Aucun détail n'a filtré sur les conditions de son départ de l'enceinte diplomatique espagnole située dans un quartier huppé de l'Est de la capitale vénézuélienne.

Leopoldo Lopez, 49 ans, est l'une des figures de l'opposition au président socialiste Nicolas Maduro. Fondateur du parti centriste Voluntad Popular (Volonté populaire), il est considéré comme le mentor politique de Juan Guaido, que près de soixante pays reconnaissent en tant que président par intérim du Venezuela.

"Maduro, tu ne contrôles rien"

"Maduro, tu ne contrôles rien", a lancé Juan Guaido sur Twitter après l'annonce du départ de Leopoldo Lopez. "Nous avons réussi à envoyer notre Commissaire pour le Centre de gouvernement, Leopoldo Lopez, en territoire international en bravant ton appareil répressif".

Leopoldo Lopez avait été arrêté en 2014 et avait passé près de trois ans en prison avant d'être placé en résidence surveillée en 2017. Il devait purger une condamnation à près de 14 ans de prison, accusé d'avoir incité aux manifestations contre le gouvernement de Nicolas Maduro. Un soulèvement viollement réprimé, qui avait fait des dizaines de morts et des milliers de blessés.

Le 30 avril 2019, il était apparu aux côtés de soldats insurgés et de Juan Guaido, qui appelait l'armée à se soulever contre le dirigeant socialiste.

Avant Leopoldo Lopez, nombre d'opposants au pouvoir chaviste ont déjà quitté le Venezuela. L'un des plus célèbres d'entre eux est l'ancien maire de Caracas Antonio Ledezma qui vit en Espagne depuis 2017. Un autre dirigeant d'opposition Julio Borges est, lui, exilé en Colombie après avoir été accusé d'un attentat dont Nicolas Maduro avait dit avoir été la cible en 2018.

Selon son parti Voluntad Popular, Leopoldo Lopez va désormais "enclencher de nouvelles actions en faveur de la lutte pour la liberté du Venezuela".

Guaido "affaibli"

Pour l'analyste politique Jesus Castillo-Molleda, le départ de Lopez "affaiblit Guaido" au sein d'une opposition déjà divisée: "c'est le signal que Guaido se dirige vers la sortie".

C'est Leopoldo Lopez qui a mis le pied à l'étrier à son cadet, âgé de 37 ans. En tant que président de l'Assemblée nationale, Juan Guaido s'est proclamé président par intérim du Venezuela en janvier 2019, estimant que la réélection de l'"usurpateur" Nicolas Maduro avait été "frauduleuse". Il tente depuis, en vain, d'évincer l'héritier politique du défunt président Hugo Chavez (1999-2013).

Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013, continue à jouir du soutien de l'armée, pierre angulaire du système politique vénézuélien, mais aussi, au plan international, de la Russie, de l'Iran et de Cuba. Le départ de Leopoldo Lopez intervient un peu plus d'un mois avant les élections législatives convoquées par le pouvoir chaviste pour le 6 décembre.

Les principaux partis d'opposition, dont Voluntad Popular, ont appelé à leur boycott estimant qu'elles n'ont aucune chance de se dérouler de façon équitable puisque le Conseil national électoral est contrôlé par des membres nommés par la Cour suprême, au service du pouvoir.

L'Union européenne a appelé, en vain, au report du vote et les Etats-Unis l'a qualifié de "ni juste, ni libre".

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