Covid-19 en France : du couvre-feu au reconfinement ?

Covid-19 en France : du couvre-feu au reconfinement ?
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Par euronews avec AFP
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En France, l'option du reconfinement est plus que jamais sur la table, alors qu'à travers toute l'Europe, les couvre-feux se multiplient pour lutter contre la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19.

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Les indicateurs explosent en France. Les autorités sanitaires ont été ainsi indiqué plus de 500 nouveaux décès dus au virus SARS-CoV-2. Face à cette situation, Emmanuel Macron s'adressera ce mercredi à 20h aux Français pour leur présenter de nouvelles restrictions pour lutter contre l'épidémie de Covid-19, qui pourrait aller jusqu'à un reconfinement national mais moins strict que celui du printemps.

Ces mesures, qui s'annoncent "impopulaires", seront décidées ce mercredi matin au cours d'un Conseil de défense précédant le Conseil des ministres. "Tout peut bouger jusqu'au dernier moment", a prévenu un conseiller ministériel.

Pour préparer ces annonces, les réunions se sont succédées mardi : Conseil de défense dans la matinée à l'Elysée, puis rencontres entre le Premier ministre Jean Castex avec les responsables politiques puis les partenaires sociaux pour les "consulter" sur "les durcissements envisagés".

Jean Castex a expliqué aux élus que ces "nouvelles mesures" étaient "indispensables" alors que le nombre de patients en réanimation continue à grimper, augmentant la pression sur les hôpitaux.

Le signal d'alarme a été lancé lundi par le président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, qui a qualifié la situation en France de "critique", avec la crainte que la deuxième vague soit "plus forte que la première".

"A un moment il faut prendre des décisions dures (...) comme tous nos voisins" européens, a justifié mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, faisant référence aux nouvelles restrictions prévues en Italie, en Espagne ou en République tchèque.

Différents scénarios ont été évoqués, dont celui d'un reconfinement national dont l'organisation serait cependant plus souple que celui de mars puisque les écoles et les commerces resteraient ouverts, à l'image de celui imposé en Irlande.

L'exécutif a également examiné l'hypothèse d'un renforcement du couvre-feu, qui touche actuellement quelque 46 millions d'habitants entre 21h et 6h du matin.

"Mesure drastique"

Mais pour l'infectiologue Gilles Pialoux, il faut imposer un nouveau confinement, une "mesure drastique" indispensable car la circulation du virus "est hors de contrôle". "La difficulté" réside dans le fait que l'épidémie est "nationale" et non "concentrée" sur quelques régions comme c'était le cas durant la première vague au printemps, a-t-il ajouté.

Sans attendre l'annonce des mesures, la ministre du Travail Elisabeth Borne a encouragé à "aller au maximum sur le télétravail pour les postes qui le permettent".

Le nombre de cas positifs confirmés a explosé ces derniers jours, dépassant le cap des 50 000 par jour dimanche. Le professeur Delfraissy a même estimé que le nombre réel de contaminations tournerait "autour de 100 000 cas par jour". 33 417 nouveaux cas ont été répertoriés par les autorités ce mardi.

Le nombre de patients en réanimation s'élevait mardi à 2 909, pour un total de 5 800 lits de réa dans toute la France, où l'épidémie a déjà fait plus de 35 000 morts. 523 décès supplémentaires ont été recensées ces dernières 24 heures par les autorités sanitaires. Ce triste bilan, avec 266 victimes de plus que la veille, correspond aux décès enregistrés en milieu hospitalier, soit 288, et ceux dans les établissements médico-sociaux dont les Ehpad, soit 235 décès.

Mardi, huit patients d'Auvergne-Rhône-Alpes ont été transférés en avion sanitaire vers les Pays de la Loire pour soulager les services de réanimation de la région. Au total, ce sont 25 malades qui devraient avoir été transférés d'ici à mercredi vers d'autres régions depuis la reprise de ces vols en fin de semaine dernière.

Des couvre-feux dans toute l'Europe

Des places et des rues vides et un silence pesant : à travers toute l'Europe, des couvre-feux ont été décrétés pour lutter contre les rassemblements et la propagation du coronavirus. En France, il est en vigueur dans 54 départements, et ce de 21h à 6h du matin. Même mesure en Suisse dans les cantons frontaliers, et en Belgique où il commence à 22h.

En Europe septentrionale, mode de vie oblige, les couvre-feux sont en vigueur un peu plus tard. En Italie, selon les régions, il commence à 23h ou minuit, et en Espagne, il commence à 23h mais les autorités locales peuvent l'avancer ou le reculer d'une heure. En Grèce, c'est un genre de demi-couvre-feu puisqu'il court seulement de minuit et demi à 5h du matin.

En Allemagne, si la petite ville alpine de Berchtesgaden a du imposer à ses habitants un confinement de deux semaines, aucun couvre-feu n'est en vigueur au niveau national. Le Portugal et la Hongrie y échappent également.

Au Royaume-Uni, les autorités du Pays de Galles ont décidé de confiner la région, et ce pour deux semaines.

L'Irlande a elle aussi décidé de mettre en place un deuxième confinement, sauf que celui-ci doit durer au moins six semaines.

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