Une série d'agressions a eu lieu samedi soir lors d'Halloween dans le centre historique de Québec. Un suspect en tenue médiévale a été arrêté par la police.
Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées lors d'attaques à l'arme blanche dans les rues du Vieux Québec. Un suspect armé d'une épée a été interpellé.
Québec sous le choc au lendemain d'une attaque meurtrière par arme blanche dans les rues du centre historique. Deux personnes ont été tuées et cinq autres blessées en fin de soirée samedi, lors d'Halloween. Les agressions ont eu lieu dans le Vieux Québec, notamment près du Château Frontenac et dans le secteur du Parlement.
La police a bouclé le secteur. Au terme d'une chasse à l'homme, un suspect a été interpellé peu avant une heure du matin près du Vieux-Port. Il s'agit d'un homme d'une vingtaine d'années. Il portait une tenue médiévale et était armé d'une épée.
L'homme, qui souffre de troubles mentaux selon plusieurs médias, voulait "faire le plus de victimes possible" mais n'était a priori pas "associé à un groupe terroriste", a annoncé dimanche la police lors d'une conférence de presse.
Lors d'une brève comparution devant un juge en visioconférence en fin d'après-midi, il s'est vu notifier des accusations pour deux meurtres et cinq tentatives de meurtres, a-t-on appris auprès de son avocat, Benoît Labrecque.
Le suspect, sans antécédents judiciaires, avait prémédité son attaque, selon la police. Armé d'un sabre "de type katana", il a semé la terreur et la mort dans les rues du Vieux Québec, cherchant ses victimes dans les rues de la ville, peu fréquentées en raison notamment de la pandémie de coronavirus qui a limité les festivités d'Halloween.
Il a été arrêté sans résistance après plusieurs heures de chasse à l'homme.
"Hier soir on a été plongé dans une nuit d'horreur lorsqu'un homme de 24 ans, qui ne réside pas à Québec, s'est présenté chez nous avec l'intention de faire le plus de victimes possible", a expliqué le directeur de la police du Québec, Robert Pigeon. "Tout porte à croire qu'il aurait choisi ses victimes au hasard".
L'homme s'appelle Carl Girouard, selon plusieurs médias, et n'avait pas d'antécédents judiciaires. Une perquisition a été menée dimanche à son domicile de Ste-Thérèse près de Montréal, selon ces sources.
Les deux personnes tuées résidaient à Québec : François Duchesne, 56 ans, et Suzanne Clermont, 61 ans. Les blessés sont quatre hommes âgés de 19 à 67 ans, et une femme de 24 ans, a précisé la police de Québec.
Le pronostic vital des cinq blessés n'est pas engagé mais certains ont subi des "lacérations importantes", a précisé le patron de la police. Deux Français, installés au Québec depuis quelques années, figurent au nombre des blessés.
Problèmes de "santé mentale"
Le Premier ministre du Canada Justin Trudeau a dénoncé une "terrible tragédie". "J'ai le cœur brisé pour les proches des deux personnes tuées dans cette horrible attaque", a-t-il réagi dimanche.
Le maire de Québec, Régis Labeaume, a dénoncé un drame "hallucinant, terrifiant", qui "dépasse l'entendement", et a évoqué des problèmes de "santé mentale" du suspect.
"Ce matin, j'ai la nette impression de rejouer dans un vieux film, un film dont l'action se déroulait le 29 janvier 2017 à la mosquée de Québec", a-t-il dit lors de la conférence de presse de la police.
Ce jour-là, un homme proche des milieux d'extrême droite, Alexandre Bissonnette, avait ouvert le feu sur les fidèles rassemblés pour prier à la mosquée de Québec, tuant six personnes et en blessant grièvement plusieurs autres. Il a depuis été condamné à la prison à vie.
"Je sens le besoin de rappeler que ce drame ne remet pas en question le fait que cette ville est une des plus sécuritaires au monde, mais il est difficile, quasiment impossible de prévoir les conséquences de la folie découlant visiblement de problèmes de santé mentale", a-t-il ajouté.
"Le Québec se réveille après une nuit d’horreur. Les mots me manquent pour décrire une telle tragédie", a déclaré le Premier ministre du Québec, François Legault, ajoutant que "toute la t__oute la nation québécoise est unie autour des victimes" de cette attaque.
Le président de l'assemblée nationale de la province francophone a indiqué que le drapeau québécois avait été mis en berne, jusqu'à mardi prochain, sur l’hôtel du Parlement à la mémoire des victimes.