La Savoie subit le plus gros assaut de Covid-19 en France, les médecins ne savent pas pourquoi

Des soignants à Ammerschwihr, un village d'Alsace - France -, le 9 novembre 2020
Des soignants à Ammerschwihr, un village d'Alsace - France -, le 9 novembre 2020 Tous droits réservés Jean-Francois Badias/AP
Par Joël Chatreau
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La Savoie est devenue en quelques jours le département de France le plus frappé par le coronavirus : le taux d'incidence y est 2,5 fois plus élevé que la moyenne nationale. Les habitants et les infectiologues sont d'autant plus anxieux qu'ils ne comprennent pas pourquoi.

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Pourquoi nous ? Qu'a-t-on fait pour que ça nous tombe dessus si durement ? Les Savoyards se posent des questions car leur département des Alpes du Nord vient de se hisser à la regrettable première place sur la liste des territoires français qui endurent le plus sous les coups de boutoir du Covid-19. Les dernières données sur le deuxième assaut de l'année y sont impressionnantes et les malades affluent dans les hôpitaux. Les infectiologues sont assez désemparés car ils s'expliquent mal ce phénomène soudain.

Le taux d'incidence du coronavirus en Savoie est actuellement deux fois et demi plus fort que la moyenne nationale, avec plus de 1 120 personnes déclarées positives pour 100 000 habitants. 448 patients sont pris en charge à l'hôpital, alors qu'ils n'étaient qu'environ 130 au plus haut de la première vague. La mortalité a également grimpé, atteignant déjà 127 décès dans les établissements hospitaliers, contre 68 au total au printemps dernier. Le nombre de morts dans les Ehpad vient juste de dépasser celui du début d'année, il est de 32 contre 31.

"Les gens minimisent la gravité de l'infection"

Le docteur Olivier Rogeaux, infectiologue au Centre hospitalier Métropole Savoie - qui dispose d'hôpitaux à Chambéry et à Aix-les-Bains -, a confié sa perplexité à l'Agence France-Presse :

On est en tête du hit-parade et on aimerait bien avoir une explication rationnelle et évidente

Les autorités sanitaires ont bien un début d'explication : leur enquête a montré que les gestes barrière et le port du masque ont été un peu trop pris à la légère en famille ou lors de rencontres avec des amis, ainsi que pendant les pauses café-cigarette au sein des entreprises dont les salariés ne sont pas en télétravail.

Le docteur Rogeaux souligne le problème :

La première vague a fait peu de dégâts ici. Donc, les gens minimisent la gravité de l'infection, alors que le nombre de morts est déjà plus important

Une invasion suisse ?

Les responsables régionaux de Santé publique France ont un autre faisceau de présomptions. D'abord, la région Auvergne-Rhône-Alpes dans son ensemble, qui intègre la Savoie, connaît une très dense circulation de Covid-19, et ensuite, ce département du sud-est est proche du canton suisse de Genève où le taux d'incidence est spectaculaire, avec plus de 2 580 contaminations pour 100 000 habitants.

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